Préface de l’auteur
Chère lectrice,
Cher lecteur,
En 1994, Luc Frieden a été élu une première fois à la Chambre des députés. Luc Frieden est en politique depuis que je suis né. Malgré sa longue carrière politique, je ne savais que peu sur cet homme, qui, au début de cette année-ci, est sorti de sa retraite politique pour devenir la tête de liste nationale du CSV.
Lorsque Luc Frieden occupait différents postes ministériels, de 1998 à 2013, j’étais sans doute encore trop jeune pour tout comprendre du contexte politique. Ces dernières années, ses prises de position publiques, notamment en tant que Président de la Chambre de commerce, relevaient plutôt de lobbying. J’en prenais note, mais sans leur accorder une attention particulière, comme certainement beaucoup d’autres gens. D’autant plus qu’en janvier 2020 Luc Frieden lui-même exclut catégoriquement un retour en politique : « Ech ginn net mat an d’Walen 2023 »[1]. Une promesse qu’il aurait d’ailleurs également donnée à d’autres gens, ce qui expliquerait alors qu’il ait pu occuper toute une série d’emplois et autres fonctions lucratives dans l’économie luxembourgeoise.
Or, quand le lobbyiste se reconvertit en politique, si Luc Frieden veut à nouveau s’impliquer activement dans la vie politique – et ce avec l’ambition affichée de marquer la politique du pays dans les années à venir –, il vaut la peine de jeter un coup d’œil dans les archives de presse et dans les programmes électoraux, ceci afin de mieux comprendre l’homme politique Luc Frieden et son agenda politique dans des domaines qui sont essentiels pour l’avenir de notre pays.
Cette brochure n’est évidemment pas une attaque contre l’homme Luc Frieden, mais une analyse en mots-clés qui tente de documenter et d’éclairer le plus objectivement possible les positions, les convictions et les promesses électorales de Spëtzekandidat du CSV dans des domaines politiques décisifs.
En guise de point de départ, je me suis posé trois questions :
- Qui est cet homme politique, qui a obtenu un nombre considérable de voix lors de cinq élections nationales consécutives – mais qui a également été sanctionné de manière substantielle par les électeurs en 2013 ?
- Quelle politique incarne-t-il, lui qui a occupé différents postes ministériels de 1998 à 2013 ?
- Quelles sont les convictions politiques qui ont marqué la carrière de Luc Frieden jusqu’à présent et qui continueront probablement à guider son action politique à l’avenir ?
Alors, plus je me penchais dans les archives, plus je trouvais les actions de l’homme politique Luc Frieden étonnantes pour les unes, et choquantes pour les autres, étant donné qu’il défend dans des domaines politiques décisifs des points de vue et des convictions politiques qui sont diamétralement opposés aux miens. Ses opinions néolibérales et ses relations avec le Qatar, cette monarchie pétrolière où la dynastie Al Thani exerce un pouvoir absolu, sont sans doute encore connues, mais qui se souvient encore aujourd’hui de la « Lex Greenpeace », du témoignage anonyme et de sa politique d’asile inhumaine, critiquée jusque dans ses propres rangs.
Luc Frieden est de retour dans l’arène politique. Or, dans cette campagne électorale, le CSV tente systématiquement de dissimuler la véritable identité politique de Frieden. Ainsi, son travail à la Deutsche Bank à Londres est présenté comme une activité « proche des gens », bien que Luc Frieden lui-même ait déclaré que ses grands principes et son orientation politique n’ont pas changé au cours des dernières années : « Dat sinn ech an zu deene Prinzippie stoung ech deemools a stinn ech Haut […] mee et ass net esou dat ech elo inhaltlech total anescht wär ewéi fréier »[2].
C’est pourquoi il me paraît indispensable de comprendre ce que défend réellement cet homme politique, qui prétend à nouveau vouloir marquer le Luxembourg dans les années à venir.
En ces temps de crise climatique, d’inégalités sociales croissantes et de la fin du modèle néolibéral :
De quoi Luc Frieden est-il le nom ?
Nous devrions donc nous pencher sérieusement sur les idées politiques de cet homme.
Pour toutes ces raisons, j’ai pris la peine de rassembler les articles de presse pertinents, les réactions et les points de vue sur une vaste sélection de sujets. Je tiens à remercier tout particulièrement les journalistes et les auteurs des articles de presse cités, sans leur excellent travail d’information au cours des 30 dernières années, cette brochure n’aurait pas été possible.
Bonne lecture !
Max LENERS
P.S.: Ceci est la traduction en français d’un texte original en allemand. En cas de contradiction entre les deux textes, la version allemande fait foi. J’ai par contre laissé les extraits de presse et les citations dans leur langue d’origine. J’invite le lecteur de se servir d’un programme de traduction online au besoin.
Arbeitsrecht / Droit du travail
Dans son livre « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent » Luc Frieden constate que « […] rigide Arbeitsgesetze und starre Arbeitsmärkte [halten] Unternehmen von […] Neueinstellungen ab »[3], et réduiraient selon lui « für Arbeitssuchende die Chancen auf einen Einstieg. So konzentrieren sich die Arbeitsmarktpolitik und die Gewerkschaften in vielen Ländern zu einseitig darauf, bereits Beschäftigte im Job zu halten anstatt Arbeitssuchenden beim Einstieg zu helfen. Insbesondere für Arbeitssuchende und Berufseinsteiger wird so die Chance auf die Arbeit erschwert. Relativ unproduktive Arbeitnehmer bleiben hingegen angesichts eines unverhältnismäßig hohen Kündigungsschutzes, der mit Dauer der Betriebszugehörigkeit oft noch größer wird, fest angestellt. […] Auch wenn ein gelockerter Kündigungsschutz bei vielen Arbeitnehmern Ängste vor unsicheren Arbeitsverhältnissen weckt, verspricht er doch auch für sie positive Effekte. Denn mehr Flexibilisierung im Arbeitsrecht liefert Unternehmen Anreize, schneller neue Arbeitsplätze zu schaffen, und erhöht so insbesondere für Jugendliche und Arbeitssuchende die Chance auf Arbeitsmarkteinstieg. Vor allem sinkt so auch das Risiko für Langzeitarbeitslosigkeit »[4].
Lors d’un passage à l’antenne de RTL, Luc Frieden fut interrogé sur cet extrait de son livre et il justifia sa position en matière de démantèlement de la protection contre le licenciement et de flexibilisation du marché du travail par sa propre biographie : « Mee ech hunn selwer bei mir gemierkt, ewéi gutt et ass. Ech si jo net fräiwëlleg 2013 aus der Regierung eraus gaangen, mee ech muss soen, et fänkt een dann eppes Neies un, mat neier Energie et leiert een erëm eppes bäi an heiansdo ass et gutt, dat een net éiweg dat selwecht mëscht. Wann awer ee System et awer quasi net erlaabt, da kann dat zu Erstarunge féieren, da muss een dat global europäesch kucken dat heiansdo villäicht verschidden Dispositioune vum Aarbechtsrecht di gutt gemengt sinn, awer zu engem kontraproduktiven Effet féieren, dat keng nei Leit agestallt ginn. »[5] – Luc Frieden a manifestement du mal à comprendre à quel point un emploi à la Deutsche Bank à Londres – qu’il a obtenu d’ailleurs surtout grâce à ses contacts en tant qu’ancien Ministre des Finances – n’a rien à voir avec la réalité de la vie de la grande majorité des Luxembourgeoises et des Luxembourgeois.
Même si on ne peut pas exclure, estime Luc Frieden : « dass es innerhalb einer Anpassungsphase durchaus zu mehr Entlassungen käme », il souligne que : « die hieraus resultierende Arbeitslosigkeit […] [würde] jedoch mehr als ausgeglichen werden, wenn Unternehmen im Zuge ihrer hinzugewonnen Effizienz wieder mehr Spielräume für Investitionen und die Schaffung neuer Arbeitsplätze hätten ». Ainsi une flexibilisation du droit du travail « [würde] damit nicht zu Kündigungen, sondern allenfalls zu Änderungskündigungen führen, die eine bessere Fluktuation an den Arbeitsmärkten bewirken »[6].
Le sort des personnes concernées et de leurs familles, l’impact social et psychique du chômage sur la personne concernée et son entourage, n’entrent de toute évidence pas en compte dans les réflexions de Frieden. Lui-même n’a eu aucun mal à trouver plusieurs nouveaux emplois après son passage à la Deutsche Bank et met en avant sa lucrative « flexibilité »: « Sur une semaine, il passerait en moyenne deux jours à la Banque internationale à Luxembourg (Bil), deux jours au cabinet d’affaires Elvinger & Hoss et une journée à la Chambre de commerce. » [7]
››› Banque internationale à Luxembourg
››› Deutsche Bank AG
››› Europa 5.0.
››› Gewerkschaften / Syndicats
››› Handelskammer / Chambre de commerce
››› Soziales / Social
Arbeitszeit / Temps de travail
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden avait déjà fait part de ses inquiétudes : « Il faut aussi que les Luxembourgeois réalisent que nous devons travailler probablement un peu plus […] »[8].
Cette vision selon laquelle les Luxembourgeois doivent travailler plus et plus longtemps, Frieden l’a réaffirmée plus tard dans son livre « Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unsere Kontinent ». Selon Frieden, pour stimuler la croissance économique, les facteurs de production devraient être utilisés de manière plus intensive. Parmi ces facteurs de production, Luc Frieden compte entre autres le « facteur travail », c’est-à-dire les travailleurs et les travailleuses. Une telle « utilisation plus intensive du facteur travail » doit se faire de la manière suivante: «Wir erhöhen die Zahl der aggregierten Arbeitsstunden etwa mit […] einer Verlängerung der Lebensarbeitszeit »[9].
Luc Frieden n’est pas conscient des différences fondamentales entre ses propres emplois de bureau lucratifs et le quotidien des personnes qui travaillent dur physiquement. À l’évidence même et fort malheureusement, ces différences ne jouent aucun rôle dans ses opinions politiques.
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Europa 5.0.
››› Renten / Retraites
››› Soziales / Social
Asylpolitik / Politique en matière d’asile
En 1998, Luc Frieden est devenu Ministre de la Justice, et à ce titre responsable pour les questions d’asile. Il s’est tout de suite profilé comme un hardliner sur le dos des demandeurs d’asile (à l’époque surtout originaires de l’ex-Yougoslavie) et a même ordonné le rapatriement de personnes malades et d’enfants déjà scolarisés qui étaient parfaitement intégrés au Luxembourg. Il a répondu aux critiques de la société civile luxembourgeoise, qui réclamaient une politique d’asile à visage humain, par des prises de position cyniques. La présente brochure contient plusieurs exemples de cas individuels.
Lors de la réforme de la loi sur l’asile en 2000, le Ministre de la Justice, Luc Frieden, demandait aux ONG de ne plus encourager les réfugiés à exercer leur droit constitutionnel de pouvoir entamer des recours devant les tribunaux, afin qu’il puisse évacuer les dossiers plus rapidement.[10] Les 2 et 3 août 2001, des expulsions extrêmement controversées eurent lieu, dont la presse a rendu compte comme suit : « Les témoignages personnels des méthodes policières ont fait le tour des médias : deux familles albanaises et trois femmes bochniaques du Monténégro ont été expulsées manu militari, menottes aux poings, par avion charter vers Tirana respectivement vers Podgorica. La police est arrivée le matin, les personnes n’ont eu aucune chance, ni de faire leurs valises, ni de dire au revoir à leurs amis ou familles. L’une des familles albanaises a même été séparée du père, absent au moment de l’arrivée des forces de l’ordre… Autant de détails sur les méthodes inhumaines qui ont réveillé le Comité pour le respect des réfugiés et contre les retours forcés »[11].
Luc Frieden légitimait cette façon de procéder : « La force s’impose parce que les ONG n’ont pas réussi à persuader les demandeurs d’asile déboutés de partir volontairement. Tel était le commentaire cynique du ministre de la Justice, Luc Frieden (PCS), interrogé mercredi soir à la Radio socioculturelle 100,7 au sujet des expulsions des 2 et 3 août derniers et de l’émotion qu’elles ont provoquée ».[12]
Fin août 2001, entre 750 et 1.000 personnes participèrent à la manifestation organisée par le Comité pour le respect des réfugiés et contre les retours forcés, qui était dirigée contre cette politique d’expulsion.[13]
En novembre 2002, des demandeurs d’asile ont été expulsés à tour de bras vers le Monténégro – la plupart d’entre eux étaient arrivés au Luxembourg pendant la guerre du Kosovo et certains se sont vus expulser alors qu’ils avaient une promesse ferme d’embauche. « Justizminister Luc Frieden erklärt, dies sei nun der Beginn einer Serie von Rückführungen, wie die Abschiebungen von Regierungsseite euphemistisch genannt werden »[14], écrivait la Woxx.
Les personnes concernées elles-mêmes ont été laissées dans l’ignorance de la date de leur expulsion et le Ministère de la Justice n’a répondu ni aux documents de synthèse du Flüchtlingsrot ni aux demandes de permis de séjour pour travailleurs déposées par les concernés. « Die Antwort kam schließlich in Uniform. In einer Nacht- und Nebelaktion holte die Polizei die Flüchtlingsfamilien aus ihren Betten und chauffierte sie nach Findel. So was nennt man „kurzen Prozess“. Die herbeigeeilten JournalistInnen führte man mit einer Falschmeldung über die Abflugzeit an der Nase herum, während die Flüchtlinge durch den Hintereingang Richtung Flugzeug bugsiert wurden. Einige der Abgeschobenen waren Kinder, die diesen Morgen noch lange in (traumatischer) Erinnerung behalten werden, darunter auch zwei acht Monate alte, in Luxemburg geborene Babys. Dass Frieden später die „menschliche Vorgehensweise“ der Aktion hervorhob, zeugt vor diesem Hintergrund von blankem Zynismus.» [15]
Les « rapatriements » n’épargnaient pas non plus les personnes gravement malades : « Obwohl Frieden eine Woche zuvor behauptet hatte, dass im Falle einer schweren Krankheit nicht abgeschoben werde, hatte man einen als schwer krank gemeldeten Familienvater und seine Familie in Differdingen abgeholt. Erst als sich der Krankheitszustand während der Fahrt bestätigte, machte die Polizei kehrt. Nicht nur dass der Regierung jeglicher Kommunikationswillen in Sachen Flüchtlinge abhanden gekommen zu sein scheint. Sie scheint zudem auch an der Champions League der europäischen Abschieber ganz vorne landen zu wollen. Und dort werden bekanntlich keine Schönheitspreise verliehen. Unterdessen zittern die noch verbliebenen Familien vor jedem morgendlichen Klingeln – Frieden übt sich in Psycho-Terror »[16].
Le 31 mars 2003, 150 policiers ont perquisitionné dans 18 lieux différents des appartements privés et des locaux d’associations de personnes soupçonnées d’être liées à des mouvements islamistes fondamentalistes. Lors de ces perquisitions, la police fit preuve d’une grande brutalité. Les policiers sont entrés dans les foyers l’arme à la main, ont refusé d’expliquer les raisons de leur intrusion et ont menotté les habitants, le plus souvent devant des enfants – même un enfant de 9 ans a été menotté. Les perquisitions ont conduit à l’arrestation et à l’expulsion de deux ressortissants tunisiens, Monsieur Faouzi Châubane et Monsieur Salmi Taoufik Kalifi. Le 3 avril 2003, ils ont tous les deux étés expulsés vers la Tunisie.[17]
Le rapport très détaillé de la Commission consultative des Droits de l’Homme sur ces perquisitions notait : « Des actes de brutalité physique, attestés par des certificats médicaux, peuvent aussi être relevés: coup de brodequin dans les côtes d’une personne, contusions corporelles de certains à la suite de leur immobilisation au sol „manu militari“, immobilisation intempestive et pour le moins inopportune à l’endroit d’une femme enceinte, provoquant chez elle un malaise et des contractions utérines, blessure au dos d’un enfant de 11 ans provoquée par la crosse d’une mitraillette. […] Doit aussi être mentionné le refus, pendant deux heures, à une femme d’allaiter son enfant, comme le refus dans quelques cas, de laisser boire enfants et parents toute la durée de la perquisition, c’est-à-dire plus de 4 heures »[18] et précisait : « Aucun membre des familles faisant l’objet de l’opération de police n’a opposé de résistance. Et pourtant, certains peuvent attester de blessures dues à une immobilisation brutale; une femme enceinte immobilisée rudement sur le ventre a été victime d’un malaise. »[19]
Le ministre Frieden n’a pas jugé utile de répondre aux questions de la Commission consultative des Droits de l’Homme, en se cachant derrière « l’indépendance de la justice ».[20] Lorsqu‘Amnesty International a mentionné les incidents dans un rapport[21] et a attiré l’attention sur les accusations d’usage excessif de la force de la part de la police luxembourgeoise lors de ces interventions, le Ministre de la Justice Luc Frieden, a de nouveau réagi de manière cynique et a approuvé de manière générale l’action des forces de l’ordre qui, selon lui, avaient parfaitement agi dans le respect de la loi.[22]
››› Flidja Ahmed Messaoud
››› Justiz / Justice
››› Odile Mpo-Luana
››› Operation Milano
››› Salmi Taoufik Kalifi
Atomkraft / Énergie nucléaire
Le 7 juin 2023, le cabinet d’avocats Elvinger Hoss Prussen, c’est-à-dire le cabinet dans lequel Luc Frieden a lui-même été associé d’octobre 2016 à avril 2023, organisa une table ronde sur l’avenir de la place financière luxembourgeoise. Un seul homme politique fut invité : Luc Frieden.
Un des points de discussion fut ce que l’on appelle la taxonomie européenne, laquelle consiste à classer les produits financiers en fonction de leur durabilité. Les scientifiques, les écologistes et certains investisseurs critiquent la taxonomie européenne, estimant qu’au lieu d’encourager la transparence sur la nature des produits financiers, elle encourage plutôt le greenwashing. La Commission européenne avait présenté un projet visant à classer l’énergie nucléaire et le gaz naturel dans la catégorie des activités dites de transition, lesquelles serviraient à protéger le climat. Sous certaines conditions, ces deux énergies sont considérées comme « durables » dans le cadre de la taxonomie. Le Luxembourg, tout comme l’Autriche, a déposé un recours devant la Cour européenne de justice contre la classification de l’énergie nucléaire comme « technologie de transition durable ».
Appelé à se prononcer sur la question, Luc Frieden s’est dit « confus » quant au fait que le Luxembourg conteste une décision du Parlement européen devant la Cour de justice européenne : « Je suis confus par le fait qu’une décision a été prise par le Parlement européen sur ce que signifie la ‘taxonomie’, et que le Luxembourg conteste cette décision devant la Cour européenne de justice. Je trouve cela ridicule, pour un pays qui ne produit que 11% des énergies alternatives, et nous contestons des décisions prises par des institutions démocratiques ».[23]
En tant que juriste – Luc Frieden devrait le savoir – il convient toutefois de souligner qu’il n’est pas du tout clair si l’énergie nucléaire remplit les conditions du règlement sur la taxonomie pour pouvoir être classée comme technologie durable. Le critère central pour être classé comme technologie durable dans le règlement sur la taxonomie est que la technologie ne cause pas de dommages significatifs à l’environnement, selon le principe dit « do no significant harm ». Les accidents nucléaires tels que Tchernobyl ou Fukushima, avec leurs énormes dommages causés à la nature, à l’environnement et aux personnes, montrent exactement le contraire; la plainte de l’Autriche et du Luxembourg devrait donc, même pour Luc Frieden, être plus justifiée, en partant de ces considérations juridiques et politiques.
››› Klimakrise / Crise climatique
Austerität / Austérité
À peine entré en campagne, Luc Frieden a promis de réduire les impôts pour tous, donc aussi pour les 10% les plus riches.[24] Comme il ne veut pas non plus creuser le déficit budgétaire, seule une réduction des dépenses publiques permettrait cette baisse des impôts pour tous. Ainsi, depuis des années, le programme politique de Luc Frieden est toujours le même : l’austérité.
En mars 2012, le Ministre des Finances, Luc Frieden, avait présenté au public un paquet de mesures d’austérité drastique qui fut ensuite rejeté sous cette forme par le conseil de gouvernement. [25] La majeure partie des mesures d’austérité proposées par Frieden (environ 300 millions d’euros) aurait été à la charge et donc aux dépens des ménages et des enfants. Le paquet d’économies de Frieden a pu être empêché en 2012 par l’aile sociale du CSV (qui existait encore à l’époque) et par le LSAP. Mais Luc Frieden n’a tiré aucune leçon de cet épisode. En substance, que ce soit en tant que Ministre ou dans ses articles, livres ou discours, il ne fait que plaider depuis 30 ans pour l’austérité comme étant la panacée pour l’économie luxembourgeoise. Un peu comme la saignée, que les médecins au Moyen-Âge pratiquaient comme seule cure à toutes les maladies.
Bien sûr, l’austérité n’est pas une réponse à la crise climatique, à la pénurie de logements et aux problèmes sociaux. Luc Frieden s’apparente à un médecin médiéval, qui ne connaît qu’un seul remède, un remède qui tue au lieu de sauver le patient. Et qui, pour faire passer la pilule, pour cacher un jeu dont ne vont profiter que les 10% les plus riches, fait miroiter sa promesse insensée d’une réduction d’impôts pour tous.
››› Gratispolitik / Politique du tout gratuit
››› Laffer-Kurve / Courbe de Laffer
››› Soziales / Social
››› Staatsschulden / Dette publique
››› Steuern / Impôts
››› Trickle Down Economics
Bankgeheimnis / Secret bancaire
Le 7 avril 2013, Luc Frieden abolit subitement et de façon inopinée le secret bancaire dans une interview accordée à un journal (!). Après l’interview de Luc Frieden, la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung annonce la fin du secret bancaire luxembourgeois sous le titre « Luxemburg knickt ein »[26].
Cette communication abrupte et catastrophique obligea alors Luc Frieden à participer à une réunion d’urgence organisée avec les membres de l’ABBL le 10 avril 2013 à la Coque au Kirchberg. Suite à la bévue de Frieden, le Luxembourg s’est retrouvé sous une énorme pression médiatique à l’étranger. Le plus étonnant dans cette affaire étant que Frieden a été pendant des décennies un partisan résolu d’un secret bancaire intégral.
Un an plus tard, c’est une toute autre histoire que le storyteller Luc Frieden a essayée de propager : « Der Umbau vom Bankgeheimnis war für mich eine ganz schwierige Entscheidung, über die ich mir viele Gedanken gemacht habe und viele Konsultationen geführt habe. Ich wollte den Banken die Zeit einräumen, die sie brauchten, um sich umzustellen. »[27]
Or, c’est le contraire de ce qui s’était produit à l’époque. Dans un commentaire récent sur RTL, la journaliste Michèle Sinner constate : « Do kann ee fir de Kandidat Luc Frieden just hoffen, datt d’Wieler sech net méi esou genee drun erënneren, wéi esou munch vun deene [internationale] Verhandlungen ausgaange sinn. Schliisslech war et ënnert dem Budgetsminister Luc Frieden, wou Lëtzebuerg op déi berüümte gro Lëscht vun de Steieroase gerode war. An et war och hien, deen 2013 aus Versinn an engem Zeitungsinterview d’Bankgeheimnis ofgeschaaft hat, well d’Froen net richteg gelies gi waren. »[28]
››› Banque Internationale à Luxembourg
››› Blanchiment
››› Bommeleeër
››› Cargolux
››› Deutsche Bank AG
››› Graue Liste / Liste grise
Banque internationale à Luxembourg
En mai 2016, Luc Frieden a pris le poste de président du conseil d’administration de la BIL. La nomination par l’actionnaire principal de la BIL, Precision Capital, est particulièrement remarquable à cet égard, comme l’a révélé Reporter.lu : « Der Clou: Es war der Minister Luc Frieden, der im Oktober 2011 den katarischen Premier Al Thani anrief, als er auf der Suche nach einem Käufer für Dexia-Bil war. Praktischerweise war die Holding der katarischen Königsfamilie Precision Capital bereits in Luxemburg aktiv. Die Kataris zahlten einen niedrigen Preis für die BIL: knapp 650 Millionen Euro für 90 Prozent der Anteile. Und sie machten innerhalb kürzester Zeit einen beachtlichen Gewinn, denn sie verkauften die luxemburgische Bank 2018 für knapp 1,5 Milliarden Euro an die chinesische Legend Holdings. Mit tatkräftiger Unterstützung von Luc Frieden – erst als Minister, dann an der Spitze der Bil – verdiente die Familie Al Thani also über eine Milliarde Euro innerhalb von sieben Jahren, zählt man die ausgeschütteten Dividenden hinzu. »[29]
Ce poste de président du conseil d’administration était aussi financièrement intéressant pour Luc Frieden. « Der 13-köpfige Verwaltungsrat erhielt 2017 eine Vergütung von insgesamt 935.000 Euro. Das macht im Schnitt 72.000 Euro pro Mitglied. Wie die Aufteilung genau aussieht, ist nicht öffentlich. Doch auch hier darf man davon ausgehen, dass Luc Frieden als Präsident einen deutlich höheren Anteil erhält. »[30]
Interrogé sur les critiques concernant cette nomination, Luc Frieden a balayé toute inquiétude : « An der BIL sinn ech fir ze hëllefen dozou, dat dat eng stabel, zolidd, gutt kapitaliséiert, liquid Bank ass, déi och op Innovatioun setzt, déi fir d’Zukunft do ass an dat ass eng Bank an der ëmmerhi 40% Lëtzebuerger schaffen, déi een Drëttel vum Marché hei zu Lëtzebuerg ausmëscht an ech droen also och do mäin Deel zu Lëtzebuerg bäi an zugläich ass et eng enorm Erfarung an ech hoffen dat ech déi Erfarung och kann op anere Plazen asetzen. »[31].
Concernant sa fonction de président du conseil d’administration, Frieden a déclaré : « meng Aufgab als President vum Conseil ass net den Intérêt vum Aktionär an éischter Ligne, et ass d’Aufgab ze kucken dat déi Institutioun, déi Bank, déi lëtzebuerger Bank, déi Deel vun der lëtzebuerger Traditioun ass, dat déi sech weider kann entwéeckelen (…) »[32] – le fait qu’une amende a été infligée à la BIL, précisément sous la présidence de l’ancien Ministre des Finances Luc Frieden, pour non-respect des règles en matière de blanchiment d’argent (voir le mot-clé Blanchiment), n’était peut-être qu’un hasard humoristique de l’histoire.
››› Blanchiment
››› Katar / Qatar
Bildung / Éducation
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden avait aussi abordé l’éducation : « nous devons […] veiller à ce que nous ayons, aussi parmi les résidents de notre pays, une élite qui permette de tirer ce pays vers l’avenir. Il faut faire quelque chose pour ceux qui subissent des échecs scolaires, oui. Il faut faire quelque chose pour ceux qui sortent de l’immigration et qui ont des problèmes linguistiques. Mais il faut faire aussi quelque chose pour ceux qui auront demain la charge de diriger l’économie et la société luxembourgeoise. »[33]
Dans son livre « Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », le thème de l’éducation n’apparaît que très marginalement, Luc Frieden se contentant de revendiquer qu’il entend « Arbeitssuchende durch Bildungsoffensiven […] zu aktivieren »[34] et « neue Anreize und Bildungsoffensiven ungenutztes Arbeitskräftepotenzial aktivieren »[35]. Ce qui est, à l’évidence, assez peu en tenant compte du fait que dans l’Europe d’aujourd’hui et surtout de demain, c’est la knowledge-based economy qu’il faudra viser.
Pour Luc Frieden, le problème de l’éducation se résume à un manque de formation des chômeurs. Or, en ces temps de crise climatique, de fake news et d’inégalités sociales, c’est la transmission de connaissances et de compétences à toutes et à tous qui devrait être au centre des préoccupations éducatives, afin que les gens puissent mieux comprendre le monde dans son ensemble et pouvoir ainsi contribuer à un avenir meilleur.
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Arbeitszeit / Temps de travail
Blanchiment
De mai 2016 à mars 2023, Luc Frieden a été président du conseil d’administration de la BIL et, dans cette fonction, il avait également pour mission générale de veiller à ce que la banque ait mis en place des structures, des procédures et des contrôles irréprochables contre le blanchiment d’argent. Or, pendant son mandat de président du conseil d’administration, la BIL s’est vue infliger une amende considérable par l’autorité de surveillance bancaire luxembourgeoise : « En date du 16 mars 2020, la CSSF a prononcé une amende d’ordre d’un montant total de 4.600.000 euros à l’encontre de l’établissement de crédit Banque Internationale à Luxembourg S.A. […]. L’amende a été prononcée sur base […] de la loi modifiée du 12 novembre 2004 relative à la lutte contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme, suite à deux contrôles sur place effectués par la CSSF entre octobre et novembre 2017, respectivement juillet et septembre 2018 auprès de la Banque.“ En effet, les contrôles effectués par la CSSF ont révélé « certaines faiblesses constatées dans le dispositif que la Banque avait en place à l’époque, pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme relatif à un périmètre restreint de sa clientèle dont le risque inhérent est à considérer comme élevé. La Banque a promptement réagi pour remédier aux faiblesses constatées. Conformément aux règles applicables en la matière, le montant de l’amende prononcée est proportionnel au chiffre d’affaires de la Banque. »[36]
L’ironie de l’histoire est que la BIL, sous la présidence de Luc Frieden, a reçu une amende pour avoir enfreint des dispositions légales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, alors que ce fut le même Luc Frieden qui avait introduit certaines de ces dispositions du temps où il fut Ministre des Finances.. Toutefois, la BIL n’a pas longtemps fait grief de cette affaire à son président.. Dans son communiqué de presse annonçant le départ de Frieden, la banque a écrit :: « Grâce à sa connaissance approfondie du secteur bancaire et de son cadre réglementaire, Luc Frieden a jeté les bases d’un succès à long terme pour la BIL. Nous lui sommes reconnaissants pour sa contribution et lui souhaitons le meilleur pour son avenir. »[37]
››› Banque Internationale à Luxembourg
Bommeleeër
Le 30 janvier 2008, le Ministre Luc Frieden licencie Pierre Reuland (Directeur général de la police) et Guy Stebens (Secrétaire général de la police) après de longues hésitations. L’élément déclencheur a été une lettre du procureur Robert Biever, envoyée deux jours auparavant au Ministre de la Justice et à la presse. Dans cette lettre, Robert Biever reproche à Reuland et à Stebens d’avoir entravé la justice dans son enquête sur le dossier Bommeleeër. De plus, en 2006 Reuland aurait dit aux enquêteurs de l’affaire Bommeleeër qu’ils arriveraient à un certain point « an dann ass Schluss ». Selon Biever, Luc Frieden – alors Ministre de la Justice et de la Police – lui a dit lors d’une conversation qu’il y aurait « Krieg zwischen Justiz und Polizei und ihr verliert »[38]. A la Chambre des députés, Luc Frieden a souligné : « Et deet mir mënschlech leed », de démettre Reuland et Stebens de leurs fonctions, mais la lettre de Biever (et la réaction de la presse) « huet mir keen anere Choix gelooss »[39]. La lettre publiée par Robert Biever était accompagnée de deux lettres de doléances inédites du procureur au ministre de la Justice, auxquelles ce dernier ne daigna pourtant jamais répondre.[40]
Pendant le procès Bommeleeër, Luc Frieden a confirmé que Reuland avait été invité à un dîner privé chez lui en 2001 : « Meine Frau und seine Frau sind zusammen zur Schule gegangen ». On a appris par la suite que le Ministère de la Justice sous Luc Frieden avait supprimé un paragraphe du projet de loi sur l’entrave à la justice qui permettrait à la justice d’agir contre les enquêteurs qui avaient délibérément retenu des preuves. Or, Luc Frieden a déclaré qu’il y avait bien eu deux ou trois rencontres avec Pierre Reuland, mais il a nié qu’il y ait eu un quelconque arrangement avec Reuland. Son successeur au ministère, François Biltgen, a finalement réintroduit l’article dans la loi , qui est aujourd’hui en vigueur.
En avril 2013, le dossier Bommeleeër fait à nouveau la une des journaux. La question centrale a été de savoir si le Ministre de la Justice de l’époque, Luc Frieden, a tenté d’influencer le procureur Robert Biever et la juge d’instruction Doris Woltz pour qu’ils mettent fin à leur enquête dans cette affaire. Le 22 avril 2013, Luc Frieden démentit sur RTLRadio les informations de la Radio 100,7 selon lesquelles il n’aurait jamais vraiment soutenu l’enquête Bommeleeër. Il va jusqu’à mettre en doute la rigueur professionnelle du travail de la radio.[41] Le 6 juin 2013, la Radio 100,7 diffuse une interview du procureur Robert Biever, dans laquelle celui-ci confirme l’information du 22 avril, selon laquelle le Ministre de la Justice Frieden était dubitatif quant à l’enquête sur l’affaire Bommeleeër. Luc Frieden n’aurait pas été « amüsiert » par l’enquête et n’en aurait «[deren] Wert nicht unbedingt eingesehen »[42]. Biever a réitéré ses accusations devant la commission juridique de la Chambre des députés. La juge d’instruction de l’époque, Doris Woltz, a également confirmé les déclarations de Biever en indiquant qu’elle avait été approchée par Frieden. Elle a également déclaré qu’elle aurait attendu plus de soutien de la part du Ministre. Il n’y a aucune raison de mettre en doute les propos de Monsieur Biever ou de Madame Woltz, qui ont clairement confirmé que Luc Frieden leur avait vivement conseillé de ne pas poursuivre l’affaire en question.[43]
S’agissant de ces tentatives plus ou moins insistantes du Ministre de la Justice Luc Frieden de classer l’affaire Bommeleeër entre 2002 et 2007, et ceci après la réouverture de l’enquête à l’initiative du procureur général Robert Biever, il convient de rappeler qu’une jurisprudence constante affirme clairement, dans le cadre de l’article 19 du Code de procédure pénale, que « si le ministre de la Justice peut ordonner au ministère public d’engager une poursuite pénale, il ne peut en aucun cas [!] lui donner des ordres astreignants ou péremptoires de s’abstenir d’une poursuite déterminée »[44].
Les agissements de Frieden dans l’affaire Bommeleeër sont d’autant plus étonnants que le même Luc Frieden déclara, au sujet d’une autre affaire, Wolter/Roemen : « ech sin Justizminister zu Lëtzebuerg an vir deen gëllen strikt Prinzipien, notamment déi, datt d’Geriichter eiser Verfaassung no onofhängeg sin. An dobéi kënnt, datt en Untersuchungsriichter, deen an deser Affär ganz alleng decidéiert, wat fir eng Moossnahmen hien als déi richteg fënnt vir eng Affär opzeklären. Hei kann keen him dranschwätzen an schon guer net den Justizminister. Géing ech dat maachen oder esouguer nemmen kommentéieren […], dann géing ech, mengen ech, ee graven Fehler machen, well meng Fonctioun ass jo grad den Garant vun der Onoofhängegkeet vun der Justiz ze sin »[45].
La question reste posée, jusqu’à aujourd’hui: pourquoi Luc Frieden est-il intervenu personnellement, en tant que Ministre de la Justice, dans l’enquête Bommeleeër? Quel était son intérêt (politique ou personnel) à intervenir dans des enquêtes en cours, alors qu’il se mettait en parfaite contradiction avec sa propre conception de la justice ?
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Cargolux
En février 2011, le Ministre des Finances Luc Frieden se rend avec le Grand-duc héritier Guillaume à Doha, la capitale de la monarchie pétrolière du Qatar. L’occasion pour Frieden de se lancer dans un cavalier seul en concluant un « accord verbal » avec le Vice-premier Ministre qatari sur la vente d’un tiers des actions de Cargolux à Qatar Airways. Tous les acteurs sont surpris par ce « handshake », car les négociations entre les deux compagnies avaient échoué en juin 2010 et Frieden devait tout au plus sonder si le dossier pouvait être relancé.[46] Le 15 novembre 2012, Luc Frieden est vivement critiqué à la Chambre des députés pour sa démarche insolite. Les critiques concernent également le rôle de l’avocat d’affaires Albert Wildgen, un ami personnel de Luc Frieden ayant de bons contacts dans les pays du Golfe, que Frieden a laissé participer aux négociations dans sa délégation, alors que Wildgen, en tant qu’avocat, représentait précisément les intérêts commerciaux du Qatar. Luc Frieden s’est justifié devant le Parlement par un laconique « net ech décidéieren, wien de Grand-Duc héritier mathëllt op eng Rees »[47]. Ainsi, le Ministre Luc Frieden, face aux critiques, a jugé bon de rejeter la responsabilité de ses propres agissements sur le futur chef de l’État.
Le 10 juin 2011, le Premier ministre qatari Al Thani signe à Luxembourg le contrat qui scelle le « Cargolux Deal ». Deux amis proches de Luc Frieden – Albert Wildgen et François Pauly – jouent un rôle obscur dans ce dossier. L’avocat d’affaires Albert Wildgen était déjà présent à Doha en février 2011 lors du « handshake », comme mentionné précédemment. Une fois le deal avec le clan Al Thani signé, Wildgen devient président du conseil d’administration de Cargolux, et ce à la demande expresse des Qataris. Le transfert des actions est organisé dans le plus grand secret. Ce n’est qu’après des négociations ardues que les actionnaires publics et semi-publics (BCEE, SNCI et Luxair) acceptent que les actionnaires privés BIP Investment Partners et Lux-Avantage obtiennent une plus grande part du gâteau – c’est-à-dire du produit de la vente des actions. BIP – avec François Pauly comme Directeur général – a particulièrement profité de cette approche peu orthodoxe. Or, le même François Pauly est aussi impliqué dans la vente de la Kredietbank Luxemburg (KBL) et de la BIL à Precision Capital, la société d’investissement familiale de l’émir qatari.[48]
Le 16 novembre 2012, Qatar Airways se retire de l’actionnariat de Cargolux. Les Qataris exerçaient depuis des mois une forte pression pour réduire drastiquement la flotte d’avions de Cargolux, externaliser la maintenance et obtenir un assouplissement du droit du travail. S’ils ont obtenu que le CEO luxembourgeois de Cargolux, exaspéré, quitte son poste en juillet 2012 et qu’il soit provisoirement remplacé par leur favori Richard Forson, ils ne réussissent finalement pas à faire confirmer la nomination de Forson comme CEO . Le big deal de Luc Frieden échoue.[49]
Le 11 juin 2013, le Parlement débat à nouveau du dossier Cargolux et plus particulièrement d’un rapport de 23 pages commandité par le Ministre Luc Frieden à la société de conseil PriceWaterhouseCoopers. Le rapport, dont le coût total a été de 200.000 €, soit 8.685,70 € par page, conclut que toutes les personnes impliquées dans le « Cargolux Deal » ont agi « en bon père de famille ».[50] François Bausch, président du groupe parlementaire des Verts, résuma ainsi la situation sur RTL : « Wou een da muss feststellen, datt éischtens op e ganze Koup Froen déi mir gestallt hunn, an deem Rapport keng Äntwert ass. Ee sech zweetens muss froen, ob dat esou glécklech war fir deen nämmlechte Consultant ze huelen, deen och am Prozess zwëschent der Verhandlung mat de Katarie mat am Spill war. An drëttens een d’Impressioun awer net lass gëtt, wann een dat hei liest, datt e bëssen et Copy-paste ass, niddergeschriwwen zu deem wat de Minister eis scho virun iwwer engem Joer gesot huet, dat heescht datt et awer e bëssen eng bestallte Saach ass. »[51].
Quelques années plus tard, Romain Hilgert dressa un bilan pertinent de l’affaire Cargolux dans le Lëtzebuerger Land : « 2012 fädelte Luc Frieden mit zwei geschäftstüchtigen Freunden den Verkauf eines Teils von Cargolux an die katarische Precision Capital ein. Auf Kosten der staatlichen Aktionäre Luxair, Sparkasse und SNCI. Er organisierte den Verkauf der Bil zum Freundschaftspreis. Precision Capital verkaufte die Bank weiter, 700 Millionen Euro teurer. Wenige Monate nach seiner Amtsniederlegung stellte er seine als Finanzminister gewonnenen Beziehungen und Einblicke in den Dienst der Deutschen Bank London. Privat- und Eigeninteressen über das Gemeinwohl zu stellen, entspricht dem neoliberalen Haushaltsdogma. Es macht aber noch niemand zum Finanzgenie. »[52].
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››› Banque Internationale à Luxembourg
››› Katar / Qatar
Comeback 1.0.
Au début de l’été 2016, après deux années d’absence, Luc Frieden annonça son retour en politique. Il expliqua: « Ech si ganz frou a geéiert dat meng Partei gëscht an der Sitzung […] mäin Numm mat an d’Ronn geworf huet, fir doriwwer Consultatiounen ze féieren. Ech si bereet nach eng Kéier a Lëtzebuerg oder an Europa Verantwortung ze iwwerhuelen“[53], ne laissant planer aucun doute sur ses ambitions : «Ech well nach eng Kéier Politik maachen. »[54].
Luc Caregari constata dans la Woxx : « Ce qui importe […] c’est le message qu’il véhicule : le retour à la croissance, l’acceptation de la libre concurrence, la soumission totale de la politique aux lois dictées par les multinationales. Bref, s’il ne l’avait pas encore fait à l’époque où il était encore ministre, Luc Frieden a maintenant gobé l’idéologie néolibérale à la grande louche » et il conclut : « Soyons clairs : si Frieden se porte candidat en 2018, ce n’est pas pour un retour au bon vieux temps, mais pour soumettre définitivement la démocratie à la férule néolibérale ».[55]
Mais au plus tard avec la défaite électorale du CSV le 14 octobre 2018, il était clair que le comeback politique de Luc Frieden avait échoué. Tant pis si quelques mois auparavant, Luc Frieden avait obtenu du CSV l’assurance que si le CSV faisait partie d’une coalition gouvernementale, son parti l’imposerait comme candidat au poste de commissaire européen lors des négociations de coalition.
Après cette tentative de comeback avortée, Luc Frieden a mis ses ambitions politiques en veilleuse. Il n’aspire plus à un mandat politique au sein du parti, c’est du moins ainsi que Luc Frieden a été cité par le Luxemburger Wort en janvier 2019. Par contre, il continue à exercer ses fonctions d’associé chez Elvinger Hoss Prussen, de président des conseils d’administration de la BIL et de Saint-Paul Luxembourg.
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››› Wort
Demonstrationsfreiheit / Liberté de manifestation
En février 1999, quelques producteurs laitiers lombards et des exilés kurdes voulaient manifester au Kirchberg avant une réunion des Ministres des Affaires étrangères. Luc Frieden suspendit sans hésiter les accords de Schengen et fit contrôler les frontières pendant cinq jours.[56]
Le 20 décembre 2002, Luc Frieden déposa au Parlement le projet de loi n° 5076, au titre trompeur : « Projet de loi garantissant l’usage paisible du droit de propriété et la liberté de mouvement et portant introduction d’un nouvel article 442-1 au code pénal ». Le Conseil de l’Ordre des avocats du Barreau de Luxembourg relevait à propos de cette proposition de loi : « Se cachait derrière cet intitulé un texte très répressif mettant en cause certaines libertés fondamentales et violant le principe de proportionnalité »[57]. Avec cette proposition de loi, Luc Frieden voulait punir avec une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans les personnes manifestant dans ou devant des entreprises et des bureaux.
À la suite de protestations massives, Luc Frieden a dû retirer son projet de loi le 21 octobre 2004.
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››› Lex Greenpeace
Deutsche Bank AG
En juillet 2014, Luc Frieden annonça qu’il abandonnait son mandat de député, en expliquant qu’un rôle dans l’opposition politique correspondait moins à ses traits de caractère[58]. L’ancien Ministre des Finances s’en alla troquer le dur banc de l’opposition contre un doux pseudo-fauteuil de direction à la Deutsche Bank à Londres, comme l’a annoncé le groupe CSV le 10 juillet 2014. En réalité, Frieden avait surtout vendu son carnet d’adresses.
Dans son communiqué de presse, la Deutsche Bank écrit qu’à partir du 15 septembre 2014, Luc Frieden conseillerait le conseil d’administration « bei strategischen Aspekten internationaler und europäischer Angelegenheiten ». Luc Frieden devrait en outre collaborer avec le département Government & Regulatory Affairs ainsi qu’avec d’autres unités de la banque et rapporter directement à Stephan Leithner, membre du conseil d’administration.
Le 10 juillet 2014, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel titra «Ex-Finanzminister Luxemburgs heuert bei Deutscher Bank an », et précisa : « Die Deutsche Bank holt sich Luc Frieden an Bord. Der ehemalige luxemburgische Finanzminister werde das Institut ab Mitte September von London aus als Vice Chairman “bei strategischen Aspekten internationaler und europäischer Angelegenheiten” beraten, teilte Deutschlands größtes Geldhaus am Donnerstag mit. […] Die Bank will sich damit Friedens Netzwerk zunutze machen. »[59] En communiquant de la sorte, la Deutsche Bank disait ouvertement quelles étaient les compétences et les facettes de Frieden qui l’intéressait, à savoir son carnet d’adresses et les informations qu’il avait glanées du temps où il fut ministre. Quelques années plus tard, Reporter.lu abondait dans ce sens.[60].
Pourtant, Luc Frieden n’a pas vu de conflit d’intérêts concernant son passage à la Deutsche Bank : « Nach reiflicher Überlegung bin ich zur Überzeugung gelangt, dass sich das Problem der Deontologie in meinem Fall nicht stellt, dies umso mehr, da ich ins Ausland wechsle. »[61]
L’aventure londonienne fut de courte durée : à peine un an et demi après sa nomination, Luc Frieden quitta son poste à la Deutsche Bank à Londres. Une des raisons était sans doute que son chef direct, Stephan Leithner, auquel il devait rendre compte, quitta la banque en octobre 2015, à la suite du scandale des taux d’intérêt Libor manipulés[62] et du blanchiment d’argent en Russie[63]. Luc Frieden s’est donc résolu de mettre fin à son séjour sur l’île britannique et il est retourné au bercail.
Rétrospectivement, Luc Frieden a décrit son passage à la Deutsche Bank en ces termes : « Wann een neien Defi u mech erugedroe gëtt, da soen ech do ganz gäre jo, esou ass och deemools ewéi d’Deutsche Bank vu London komm ass, dat hunn ech spannend fonnt, dat war eng immens interessant Aufgab »[64].
La Woxx a émis des doutes sur le narratif que Frieden véhiculait sur son épisode Deutsche Bank : « On a longtemps spéculé pour savoir si l’ancien ministre des Finances avait accepté ce boulot comme une sorte de placard doré, pour le remercier de ses bons et loyaux services pour la place financière lorsqu’il était aux commandes, ou s’il s’agissait d’un vrai travail. Vu que dans ses heures creuses il a eu le temps d’écrire un livre et de se montrer très présent au Grand-duché, il se pourrait que la première option soit plus proche de la vérité. »[65].
››› Banque internationale à Luxembourg
››› Europa 5.0.
Europa 5.0.[66]
Du temps de son passage à la Deutsche Bank à Londres, Luc Frieden a co-rédigé avec Nicolaus Heinen et Stephan Leithner un livre intitulé « Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unsern Kontinent ». Les auteurs soulignent dans l’introduction que : « die Strukturen und der Rahmen der Deutschen Bank […] [haben] dabei geholfen ein Thema von dieser Breite erfolgreich zu bewältigen. Dies verdeutlicht auch, wie wichtig eine führende Institution wie die Deutsche Bank für […] Europa ist »[67].
Les auteurs y expriment leur point de vue selon lequel ce n’est pas tant la justice sociale à laquelle la politique devrait s’atteler, mais qu’elle devrait se limiter à fixer le cadre afin que « mit einer gezielten Verbesserung der gesamtwirtschaftlichen Rahmenbedingungen Wachstumshemmnisse zu beseitigen, Kooperationsmöglichkeiten auszubauen und Perspektiven der finanziellen Teilhabe und Absicherung zu verbessern »[68].
En réponse aux critiques formulées à l’encontre de son livre, notamment en ce qui concerne l’idée selon laquelle le salaire minimum ne devrait pas s’appliquer à tous et que les personnes peu qualifiées devraient d’abord « mériter » le salaire minimum, Frieden a répondu: « Ech hoffen dat dir all déi Säite geliest hut an dat dir den Kontext vun deem Buch gesinn hut, dat Buch ass ee Buch fir ganz Europa. […] Dat ass kee Buch an kee Saz dee sech op Lëtzebuerg applizéiert, mee dee kann a verschiddene Länner a verschiddene Situatiounen fir Leit déi am Chômage sinn, fir déi do eraus ze kréien, an ech schwätze vun deenen. » [69]. Or, le même Luc Frieden ne pense-t-il pas que le rôle du Luxembourg est d’être à l’avant-garde en Europe?
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Deutsche Bank AG
Flidja Ahmed Messaoud
Ahmed Messaoud Flidja a résidé au Luxembourg depuis 1993, mais sans que ses papiers n’aient été en règle. Aussi, la famille Flidja était en danger de mort en Algérie, car elle figurait sur une sorte de liste noire du FIS islamiste. Une recommandation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés s’était formellement opposée au rapatriement d’éventuels membres de cette famille![70] De plus, Monsieur Flidja était fiancé à une citoyenne française, Zorah Boumédine, avec qui il a eu un fils, Hicham, âgé d’un an au moment du rapatriement. Le mariage était prévu pour août 2000.
Le 29 juin 2000, Zorah Boumédine s’adressait au ministre de la Justice Luc Frieden : « Son fils et moi avons besoin de lui, je vous en prie, ne nous séparez pas. Je fais appel à votre humanité, monsieur le ministre, la situation de monsieur Flidja est en voie de se régulariser. »[71] Le Ministre de la Justice n’a pas répondu à cette lettre.
Le 4 juillet 2000 à 8 heures du matin, Ahmed Messaoud Flidja fut expulsé vers l’Algérie. La famille a été informée la veille par un appel téléphonique de l’homme qui se trouvait en rétention et attendait son expulsion à Schrassig. Ni un membre de la famille ni même son avocat n’ont eu la possibilité de contacter Ahmed Messaoud Flidja pour lui dire au revoir voire même de l’approcher avant son rapatriement. Le Collectif réfugiés s’est mobilisé pour manifester devant l’aéroport. Devant l’impossibilité de dialoguer avec les autorités, une vingtaine de personnes ont spontanément décidé d’accéder au tarmac du Findel afin d’aller au plus près de l’avion par lequel le réfugié algérien a finalement été rapatrié.
Dans l’après-midi, étant interrogé par le député socialiste Ben Fayot au Parlement sur ces incidents, Luc Frieden s’est montré fort agacé : « Ech sinn aawer entsat, wéi eng Rei Leit an Organisatioune sech hei asetzen, fir eng geféierlech ageschate Persoun, dei sech illegal hei zu Lëtzebuerg ophällt, hei wëllen ze behalen, an, jo, souguer dofir um Flughafen, um Findel, agebrach hunn »[72]. De surcroît, Luc Frieden témoigna devant le Parlement que, selon ses informations, Ahmed Messaoud Flidja était classé comme « armé et dangereux » dans le Système d’information européen (SIS), sur base d’un soupçon d’appartenance à un groupement islamiste. « Or, le cas échéant, Ahmed Messaoud Flidja aurait été doublement en danger en Algérie, une telle « réputation » risquait de lui procurer de sérieuses difficultés avec les autorités étatiques.“[73], nota Josée Hansen.
La Woxx critiqua également l’expulsion d’Ahmed Messaoud Flidja : « En expulsant Messaoud Ahmed, l’État luxembourgeois a notamment enfreint la Convention des Droits de l’Enfant et la Convention européenne des Droits humains, qui garantissent le droit de vivre en famille. La désignation „dangereux et armé“ du „Système d’Information de Schengen“, n’est apparue qu’au dernier moment; alors que le réfugié fut toléré par les autorités pendant sept longues années. De plus elle n’a pu être confirmée par aucune autre source. »[74]
Il s’est avéré que les soupçons portés contre Monsieur Flidja étaient sans fondements, et ainsi, quelques mois plus tard, ce « dangereux et armé » Monsieur Ahmed Messaoud Flidja se retrouvait en France, avec sa femme et son enfant, et était en cours de régularisation.[75]
››› Asylpolitik / Politique en matière d‘asile
››› Justiz / Justice
››› Odile Mpo-Luana
››› Operation Milano
››› Salmi Taoufik Kalifi
Gewerkschaften / Syndicats
Dans son livre « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », Luc Frieden a aussi précisé son opinion sur les syndicats : « Über 23 Millionen Menschen waren in der EU Mitte 2015 ohne Job. Grund dafür ist auch, dass in einigen Ländern die Arbeitsmärkte aufgrund […] starker Gewerkschaften noch immer zu unflexibel sin », [76]et il regrettait que : « wer beispielsweise heute die Flexibilisierung der europäischen Arbeitsmärkte fordert, hat nicht nur bald die Gewerkschaften, sondern auch Vertreter des gesamten Parteienspektrums gegen sich »[77].
Selon Frieden, « [sind] Reformprozesse möglich […], wenn der politische Wille vorhanden ist und parteipolitische Sonderinteressen hintangestellt [sic] werden. » L’Agenda 2010 du gouvernement Schröder II est salué comme un processus de réforme réussi. Lors du « Konsens ohne Sozialpartner », vu que ceux-ci auraient bloqué les discussions, « die Agenda 2010 von der damaligen Bundesregierung ohne weiteren Diskurs verabschiedet. […] Die Reformen wirkten: Die Arbeitslosigkeit sank von 2005 bis 2008 von 11 auf 7,4 Prozent »[78].
Ce que Frieden et ses 2 co-auteurs ont omis de mentionner dans leur éloge de l’Agenda 2010 était qu’en fusionnant l’allocation chômage avec l’aide sociale et en limitant l’assurance chômage à un an, le gouvernement Schröder avait créé une nouvelle catégorie de personnes : les soi-disant « Hartz-IV-Bezieher », qui sont contraints de vivre en dessous du seuil de pauvreté ou qui peuvent être contraints d’exercer les infâmes jobs à un euro, c’est-à-dire de travailler pour un euro par heure, en contrepartie de la miteuse aide sociale.
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Arbeitszeit / Temps de travail
››› Index
››› Renten / Retraites
››› Tripartite
Gratispolitik / Politique du tout gratuit
Selon Luc Frieden « gehört es zu einer gesunden Finanzpolitik […] weniger Geld auszugeben. Das heißt vor allem, dass man zukünftig neue Sozialleistungen nicht für jeden gleich gestaltet. Also keine Gratis-Politik für alle, wie es diese Regierung praktiziert hat, sondern gezielt für diejenigen, die sie wirklich brauchen. »[79] Lorsque le journaliste du Télécran demande à Luc Frieden de lui donner un exemple concret de prestations sociales plus ciblées, celui-ci répond : « Ich glaube, dass viele der Maßnahmen in den letzten Jahren unabhängig von der jeweiligen Einkommenssituation eingeführt worden sind, zum Beispiel in puncto Energie oder öffentlicher Transport. Ich möchte diese Maßnahmen nicht rückgängig machen, aber ich hätte sie anders gestaltet wären wir in der Regierungsverantwortung gewesen. »[80]
La question comment Luc Frieden aurait introduit la sélectivité sociale, par exemple dans les transports publics, reste sans réponse. Aurait-il par exemple rendu les transports publics gratuits uniquement pour les contribuables qui gagnent moins de 5.000 euros par mois ? Comment cela se serait-il concrétisé et comment Luc Frieden aurait-il fait en sorte que les transports publics puissent devenir le moyen de transport de toute la population en période de crise climatique, sans barrières sociales d’accès ? Luc Frieden n’est pas quelqu’un qui donne des réponses concrètes.
››› Austerität / Austérité
››› Klimakrise / Crise climatique
››› Soziales / Social
Graue Liste / Liste grise
Lorsque, au printemps 2009, le Luxembourg s’est retrouvé sur la « liste grise » des paradis fiscaux, Luc Frieden a tout fait pour minimiser cette décision de l’OCDE, notamment en déclarant au Télécran : « Die graue Liste ist nicht schlimm »[81].
Avec ce storytelling, le Ministre des Finances de l’époque, Luc Frieden, a tenté de faire oublier que c’était sous sa responsabilité directe que le Luxembourg avait maintenu trop longtemps une politique fiscale agressive et que lui-même n’avait réalisé que bien trop tard que le Luxembourg n’était plus en mesure de s’opposer aux efforts internationaux visant à « assécher » les paradis fiscaux. Ainsi, l’ancien ambassadeur luxembourgeois, François Bremer, a fait remarquer que le Ministre des Finances Luc Frieden avait longtemps refusé, « hochmütig », le dialogue avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), aggravant ainsi la situation plutôt que de la désamorcer.[82]
En outre, Bremer a souligné : « Unsere Regierungsvertreter sind im Irrtum, wenn sie glauben, dass die gesamte Bevölkerung Luxemburgs ihren Einsatz für die integrale Bewahrung des Bankgeheimnisses unterstützen würde. Für die allermeisten Luxemburger war es höchste Zeit, dass das Bankgeheimnis gelockert wurde und den Steuersündern das Handwerk gelegt wird. Sie vertreten zu Recht die Meinung, dass Steuergerechtigkeit ein Teil der sozialen Gerechtigkeit ist und dass Steuerhinterziehung unweigerlich zu Lasten der Allgemeinheit geht. Das müsste eigentlich auch unseren „christlichen“ Politikern der CSV einleuchten. »[83]
François Bremer poursuit : « Als höchst peinlich empfindet auch so mancher Luxemburger die Nachhutgefechte, die sich Juncker und Frieden mit der OECD liefern. Einerseits versichern beide, die von der OECD aufgestellte graue Liste, auf der auch Luxemburg aufgelistet ist, enthalte keine wirklichen Neuigkeiten und sie sei rein faktentreu. Andererseits zeigen sie sich entrüstet, dass die OECD sich nicht im Vorfeld mit der luxemburgischen Regierung abgesprochen habe. Von den Verantwortlichen der OECD werden diese Vorwürfe kategorisch zurückgewiesen. Es ist in der Tat kein Geheimnis, dass luxemburgische Vertreter im ständigen Kontakt mit der OECD standen. Minister Frieden in Person hatte noch vor einigen Wochen der OECD einen Besuch abgestattet; seinerseits hatte der Generalsekretär der internationalen Organisation Gespräche mit den zuständigen Ministern in Luxemburg geführt und ihnen sogar Ratschläge erteilt, wie sie dem internationalen Druck entgegentreten könnten »[84].
Dans un billet récent sur RTL, la journaliste Michèle Sinner l’a rappelé : « Do kann ee fir de Kandidat Luc Frieden just hoffen, datt d’Wieler sech net méi esou genee drun erënneren, wéi esou munch vun deene [internationale] Verhandlungen ausgaange sinn. Schliisslech war et ënnert dem Budgetsminister Luc Frieden, wou Lëtzebuerg op déi berüümte gro Lëscht vun de Steieroase gerode war. An et war och hien, deen 2013 aus Versinn an engem Zeitungsinterview d’Bankgeheimnis ofgeschaaft hat, well d’Froen net richteg gelies gi waren. »[85]
››› Bankgeheimnis / Secret bancaire
››› Steuern / Impôts
Handelskammer / Chambre de commerce
Le 18 janvier 2019, le Lëtzebuerger Land annonçait que Luc Frieden était candidat à la présidence de la Chambre de Commerce[86].
Interrogé sur cette rumeur, le président sortant Michel Wurth déclara : « E President vun der Chambre de Commerce kann net en aktive Politiker sinn, an duerfir wär et nëmme credibel wann e Luc Frieden wierklech net nëmme géif deklaréieren, mee et och beweist dat hee keen aktive Rôle an der Politik méi hëlt an och keng privilegiéiert Relatioun méi mat der CSV soll hunn […]. Dat ass ganz kloer d’Chambre de Commerce ass apolitesch »[87]. Le fait que Luc Frieden n’a jamais vraiment rempli ces critères est devenu évident au plus tard en janvier 2023, lorsque le CSV a désigné le Président de la Chambre de commerce, Luc Frieden, comme son « Spëtzekandidat » national. Luc Frieden n’a finalement démissionné de la présidence de la Chambre de commerce que début février 2023.
A l’époque de sa nomination en tant que Président de la Chambre de commerce, une institution publique, Luc Frieden travaillait également comme avocat et, en tant que tel, était tenu à une certaine neutralité, conformément aux règles déontologiques de la profession. Le bâtonnier de l’Ordre des Avocats de Diekirch a considéré que le poste de Président d’une institution publique, telle que la Chambre de commerce, pouvait être incompatible avec le devoir de neutralité de l’avocat.[88] Cependant, renoncer à son activité d’avocat aurait signifié une perte financière importante pour Frieden en tant qu’associé au sein de Elvinger Hoss Prussen. Il est fort probable que de telles préoccupations déontologiques ne sont pas passées par la tête de Luc Frieden.
Luc Frieden, le cumulard, est particulièrement fier de sa lucrative « flexibilité » : « Sur une semaine, il passerait en moyenne deux jours à la Banque internationale à Luxembourg (Bil), deux jours au cabinet d’affaires Elvinger & Hoss et une journée à la Chambre de commerce », écrivit le journaliste Bernard Thomas.[89]
››› Banque Internationale à Luxembourg
Homophobie
Le libéralisme du lobbyiste financier Luc Frieden est avant tout économique. Dans le contexte de l’introduction du mariage homosexuel aux Pays-Bas le 1er avril 2001, Frieden a répondu à une question parlementaire : « [on] peut admettre qu’en l’état actuel de notre législation, la validité d’un mariage célébré entre personnes du même sexe […], sur base d’une […] législation étrangère, ne serait pas reconnue au Luxembourg, car un tel mariage serait considéré comme contraire à notre ordre public »[90].
Index
Le 10 avril 2010, les partenaires sociaux se réunissent pour des négociations tripartites. La proposition élaborée par le Ministre des Finances, Luc Frieden, prévoyait d’exclure les prix du pétrole, de l’alcool et du tabac du panier qui sert de base au calcul de l’index[91]. Le 12 avril 2010, le Président de l’OGBL, Jean-Claude Reding, publie les propositions d’économies du gouvernement et invente ainsi la « tripartite ouverte ». Dans les jours qui suivent, le Ministre du Travail, Nicolas Schmit (LSAP), se distance publiquement des propositions d’austérité du Ministre des Finances, Luc Frieden[92].
Dans une interview avec le Télécran, publiée le 11 mai 2010, Luc Frieden s’explique : « Der Index hat sicher zum Wohlstand und zum sozialen Frieden in diesem Land beigetragen. Deshalb wollen wir ihn auch nicht einfach abschaffen. Das Problem ist, dass wir das einzige europäische Land sind, das ein Indexsystem hat, derweil die Nachbarländer, mit deren Betrieben unsere Wirtschaft konkurriert, dies nicht hat. Das ist das Problem. »[93]
En 2012, Luc Frieden remet en question l’index une nouvelle fois : « Um die Wettbewerbsfähigkeit des Standorts Luxemburg abzusichern, hätte er es vorgezogen, dass jetzt schon eine Entscheidung in der Index-Frage gefällt worden sei, so Frieden in der 100,7 – Sendung “Riicht Eraus”. »[94] Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden n’a pas abordé directement la question de l’index, mais il fit remarquer que : « […] il faut veiller à ne pas augmenter continuellement les dépenses par des automatismes qui, aussi agréables soient-ils, ne peuvent pas être financés sur le long terme »[95].
Ces automatismes, que Frieden met en cause, sont, entre autres, l’adaptation automatique des salaires à l’inflation dès que celle-ci atteint 2,5 % (l’index), la participation automatique de l’État à la cotisation de l’assurance pension à hauteur de 8%, ainsi que la participation automatique de l’État à l’assurance dépendance à hauteur de 40%.
La position de Luc Frieden par rapport au mécanisme de l’indexation n’a pas changé, comme en témoignent ses récentes interviews : « Wir sind uns aber bewusst, dass im Falle einer starken Inflation, wenn also mehr als eine Index-Tranche pro Jahr fällig wird, im Sozialdialog eine Lösung gefunden werden muss, die sowohl dem Einkommensverlust der Menschen als auch der Wettbewerbsfähigkeit der Betriebe Rechnung trägt. […] Anders ausgedrückt: Werden mehrere Index-Tranchen in einem Jahr fällig, muss man schauen, wie man die Wettbewerbsfähigkeit der Betriebe erhalten kann. »[96] Ce qui pose la question de la compatibilité des idées du « Spëtzekandidat » avec celles de son parti, le CSV: « Der Erhalt des Index ohne Wenn und Aber entspreche ebenfalls den Vorstellungen der Christlich-Sozialen », a par exemple déclaré Gilles Roth face au Tageblatt[97].
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Arbeitszeit / Temps de travail
››› Gewerkschaften / Syndicats
››› Sozial / Social
››› Tripartite
Internationaler Währungsfonds / Fonds Monétaire International
Le 11 octobre 2012, Luc Frieden annonce dans le Luxemburger Wort qu’il serait désormais « an der Spitze »[98] du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale et déclare : « Als Präsident des Gouverneursrats ist man „Primus inter pares“, setzt aber auch Akzente, nicht zuletzt durch die Eröffnungsrede. »[99] De toute évidence, il ne s’agissait là que d’une simple opération de relations publiques. Le poste de Président du Conseil des gouverneurs est attribué selon un principe de rotation et n’est même pas mentionné dans l’organigramme du FMI.
Le seul acte concret que Frieden aurait pu faire en 2013 – la crise gouvernementale de juillet 2013 l’en a empêché – aurait été de prononcer un banal discours de bienvenue comme l’avaient fait ses prédécesseurs dans la rotation, dont Riad Toufic Salameh, Gouverneur de la Banque du Liban (2012), le Premier ministre Hubert Ingraham des Bahamas (2011), le Ministre des Finances du Nigeria Dr. Mansur Muhtar (2009) ou le Dr. Nguyen Van Giau, Gouverneur de la Banque centrale du Vietnam (2008). Or, il n’existe aucune trace d’une quelconque influence qu’auraient eue ces discours sur l’économie mondiale.
Justiz / Justice
En 2004, Luc Frieden est devenu Ministre de la Justice, de la Police et de la Défense, ou, selon l’expression du journaliste Romain Hilgert, « Superminister für Law and Order »[100]. Cette nomination a suscité de vives réactions dans la société civile. Dans un long appel, on pouvait lire : « diese Ämterhäufung stelle eine Gefahr für die Demokratie dar, weil sie die Autonomie der Staatsanwaltschaft weiter beschränke und das Risiko polizeilicher Übergriffe vergrößere. Schließlich sei Frieden, der als Verteidigungsminister auch noch für die Armee zuständig ist, verantwortlich für die Entwürfe der „Lex Greenpeace” und des Gesetzes über anonyme Zeugenaussagen. Der „gefährliche, weil mächtigste Minister” drohe ein „Klima der Bedrohung und Angst” zu erzeugen. »[101]
Le bilan de Frieden, déjà avant qu’il soit nommé « Super-Ministre », était d’ailleurs tout à fait mitigé, comme l’a souligné le Lëtzebuerger Land : « Am 20. Dezember 2002 brachte er einen Gesetzentwurf ein, „garantissant l’usage paisible du droit de propriété“. Kundgebungen von Gewerkschaftern und Umweltschützerinnen in oder vor Firmen und Büros wollte er mit bis zu fünf Jahren Haft bestrafen. Nach Protesten musste er seine „Lex Greenpeace“ zurückziehen. Am 20. Mai 2003 brachte er einen Entwurf zur Änderung der Strafprozessordnung ein: „[I]l ne sera pas fait mention dans le procès-verbal d’audition de certaines des données d’identité prévues à l’article 71“. Anonyme Zeugenaussagen erlauben Manipulationen auf Kosten der Angeklagten. Nach Protesten musste er den Entwurf zurückziehen. Der Justiz- und Polizeiminister wollte den staatlichen Sicherheitsapparat vor der Strafverfolgung schützen. Der Bommeleeër-Prozess gab preis, wie der Generaldirektor und der Generalsekretär der Polizei die Justiz behinderten. Luc Frieden wollte sie nicht abberufen. Bis Generalstaatsanwalt Roby Biever ihm keine Wahl ließ. Das Justizministerium bereitete einen Gesetzentwurf zur Bestrafung der Justizbehinderung vor. Luc Frieden begrub das Papier diskret in der Schublade. Wie er im Juni 2013 vor Gericht zugeben musste. Er missachtete die Gewaltentrennung und die Strafprozessordnung. Der Generalstaatsanwalt erzählte Radio 100,7, wie der Justizminister wiederholt die Aufklärung der Bombenanschläge verhindern, die Ermittler entmutigen wollte […] »[102].
››› Bommeleeër
››› Lex Greenpeace
››› Témoignage anonyme
Katar / Qatar
Luc Frieden a vendu la majorité de la BIL aux investisseurs qataris de Precision Capital, une transaction bien plus controversée que la solution BGL-BNP-Paribas, notamment en raison de l’identité des investisseurs – rappelons que Precision Capital est une Soparfi qui représente les intérêts privés de la famille Al-Thani du Qatar – et du prix de la transaction, jugé par certains comme trop bas. L’échec de l’accord Cargolux avec les Qataris a également fait l’objet de vives critiques. Luc Frieden lui-même balaie ces critiques du revers de la main et déclare laconiquement : « Es gibt jedes Mal Kritik, wenn jemand von außen kommt. »[103]
Dans le Lëtzebuerger Land, Romain Hilgert a dressé un bilan de la politique qatarie de Frieden: « 2012 fädelte Luc Frieden mit zwei geschäftstüchtigen Freunden den Verkauf eines Teils von Cargolux an die katarische Precision Capital ein. Auf Kosten der staatlichen Aktionäre Luxair, Sparkasse und SNCI. Er organisierte den Verkauf der Bil zum Freundschaftspreis. Precision Capital verkaufte die Bank weiter, 700 Millionen Euro teurer. […]. »[104]
››› Banque internationale à Luxembourg
››› Cargolux
Klimakrise / Crise climatique
Jusqu’en 2016, la crise climatique n’avait pas de place sur l’agenda politique prioritaire de Luc Frieden : « Mir hunn eigentlech jo dräi grouss Defien an een dovunner ass d’Demografie, deen zweeten ass Globalisatioun an deen drëtten ass d’Digitalisatioun »[105].
Aujourd’hui, Luc Frieden ne conteste pas la crise climatique en tant que telle, mais il renvoie davantage aux comportements individuels que de proposer des solutions au niveau sociétal. Ainsi, il a récemment fait remarquer : « d’Fro ass just mat ewéi engem Rhythmus, mat ewéi enger Realistechkeet een déi Kéier do kritt an dat ass natierlech ënnerschiddlech vun Secteuren. Dat huet och domat ze doen ewéi mir als Bierger par Rapport zu deene Produkter déi mir kafen eis do positionéiere, ewell wann déi vill Camionen op der Autobunn sinn déi aus den Häfe vun Holland oder der Belsch kommen, dann ass dat well mir dat gären am Supermarché leien hätten, also dat stellt ganz vill Froen »[106].
Dans son livre « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent » de 2016, Luc Frieden se montre très rassurant: : « Viele Prognostiker unterschätzen die[se] Anpassungsfähigkeit und Lernbereitschaft der Menschen systematisch […]. Rückblickend lagen viele Prognostiker in ihren Vorhersagen falsch, weil sie menschliches Handeln vor allem als statisches Problem angesehen haben […]. Dieser Irrtum macht selbst vor Expertenkommissionen nicht halt. Das bekannteste Beispiel sind die Fehlprognosen des Club of Rome, der in den 1970er Jahren baldige Grenzen des Wachstums aufgrund der Endlichkeit natürlicher Ressourcen vorhergesagt hatte. Die Experten hatten sich bei der Bedeutung des technischen Fortschritts, bei Energieeffizienz und Explorationstechniken hoffnungslos verschätzt. »[107]
Selon Frieden, la crise climatique devrait plutôt être considérée comme une opportunité économique, « als Chance, von der Umwelt zu lernen, die Umwelt aktiv zu gestalten und letztlich besser zu machen »[108], car « nicht zuletzt bietet der verstärkte Fokus auf erneuerbare Energien für Unternehmen vielversprechende Potenziale, ihre Produktpalette über eine grenzüberschreitende Konsolidierung zu erweitern und sich damit auf neuen Märkten zu etablieren. »[109]
Quelques pages plus loin, Frieden fait remarquer : « Auch wenn die Vorhersagen zum Klimawandel mit Unsicherheit behaftet sind und die Meinungen über geeignete Gegenmaßnahmen oft auseinandergehen, so werden doch die Konsequenzen des Klimawandels nicht spurlos an uns Menschen vorbeigehen »[110]. Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter : « Wir Europäer werden […] weniger betroffen sein als die Völker in anderen Erdteilen, dürfen uns aber trotzdem nicht der Verantwortung entziehen, die Ursachen und die Folgen zu bewältigen. » et « mit fortschrittlichen Technologien und menschlichem Know-how können auch die europäischen Unternehmen zur Bewältigung des Klimawandels beitragen. »[111]
Le rapport fort cahoteux de Luc Frieden avec la physique et les autres sciences naturelles est le fil conducteur de ses déclarations sur la crise climatique. Seuls ceux qui n’ont pas compris l’étude du MIT de 1972 affirment aujourd’hui que les projections étaient erronées[112]. En qualifiant la « gold-standard » science climatique d’incertaine, il ne fait pas seulement le jeu des négationnistes de la crise climatique, il dévoile aussi sa propre posture anti-scientifique, marquée par l’idéologie néo-libérale[113]. Et avec sa déclaration que les Européens seraient moins touchés, il ne devrait pas se faire beaucoup d’amis ni à Rhodes, ni dans le reste de l’Europe, étant donné que notre continent est celui qui se réchauffe le plus rapidement[114].
Malheureusement, Luc Frieden n’a pas compris le défi fondamental que représente la crise climatique pour nos jeunes générations !
››› Atomkraft / Energie nucléaire
Laffer-Kurve / Courbe de Laffer
Luc Frieden souhaite un allègement fiscal pour tout le monde, en déclarant qu’il faut que « d’Steiere fir jiddereen erofginn »[115]. Luc Frieden n’a pas pu expliquer à la Radio 100,7 comment cet allègement fiscal général serait financé, se contentant de déclarer : « D’Steiere ginn net erop gesat, well mir gären hätten, dat mat manner Steiere méi Consommatioun a méi Invest entsteet. An dat ass méiglech. Ech ginn iech e Beispill wann d’Leit méi Suen disponibel hunn, da renovéieren se villäicht hiert Haus fir et energiefrëndlech ze gestalten, dovunner profitéiert d’Handwierk an d’Maschinn dréint also. Oder wa mir de Betriber hier Steieren erofsetzen […] da ginn déi Betriber méi effikass, méi profitabel, bezuelen also Steieren. Eise Modell besteet also drop dat mat manner Steiere méi Aktivitéit entsteet […] an domat kommen dann erëm méi Steieren era »“[116].
Ainsi, Luc Frieden continue d’affirmer que les réductions d’impôts entraîneront automatiquement une augmentation de l’activité économique et donc des recettes fiscales. Il s’agit là d’une représentation totalement simplifiée et erronée. La « courbe de Laffer » est discréditée chez tous les économistes sérieux[117]. À ce jour, les seuls adeptes connus sont Donald Trump[118], la Première ministre britannique de courte durée Liz Truss[119] et Luc Frieden.
››› Neoliberalismus / Néolibéralisme
››› Trickle Down Economics
››› Vermögenssteuer / Impôt sur la fortune
Lex Greenpeace
Fin 2002, des activistes de Greenpeace ont bloqué 28 stations-service d’ESSO au Grand-Duché. Leur protestation était dirigée contre le groupe ExxonMobil : les écologistes reprochaient au géant pétrolier américain de saboter toute avancée dans les négociations climatiques de l’ONU par son lobbying massif. La police luxembourgeoise n’est pas intervenue lors de cette action.
Le 20 décembre 2002, Luc Frieden a déposé au Parlement le projet de loi n° 5076, au titre trompeur : « Projet de loi garantissant l’usage paisible du droit de propriété et la liberté de mouvement et portant introduction d’un nouvel article 442-1 au code pénal ». Le Conseil de l’Ordre des avocats du Barreau de Luxembourg relevait à propos de cette proposition de loi : « Se cachait derrière cet intitulé un texte très répressif mettant en cause certaines libertés fondamentales et violant le principe de proportionnalité »[120].
Avec cette proposition de loi, Luc Frieden voulait punir avec une peine de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans les personnes manifestant dans ou devant des entreprises et des bureaux, comme l’avaient fait les activistes de Greenpeace fin 2002.
Cette proposition de loi a été vivement critiquée de toutes parts. Jusqu’au CSJ, qui écrivit dans un communiqué de presse du 14 avril 2003 : « Wollen wir den friedlichen Protest unter Strafe stellen? Um es klar zu machen: Hier geht es nicht um gewalttätige Aktionen, die selbstverständlich längst unter Strafe stehen. Muss in einer Demokratie nicht auch der spontane Protest möglich bleiben? Wollen wir Schüler, die ihre Schule besetzen oder Umweltschützer, die in einem Kaufhaus auf genmanipulierte Waren aufmerksam machen, allen Ernstes strafrechtlich verfolgen? ».
À la suite de protestations massives, Luc Frieden a dû retirer son projet de loi le 21 octobre 2004.
››› Demonstrationsfreiheit / Liberté de manifestation
››› Justiz / Justice
Libyen / Libye
En 2009, la Libyan Investment Authority (LIA), un fonds souverain de plusieurs milliards de dollars alimenté à l’époque par les pétrodollars de Kadhafi, a fait une offre de rachat de la banque islandaise Kaupthing, qui était en faillite. Si cette offre avait été acceptée, les Libyens auraient disposé d’une licence bancaire au Luxembourg. Cependant, le comité des créanciers a rejeté l’offre libyenne.
Le Ministre des Finances de l’époque, Luc Frieden, « hatte die Gläubiger, die gegen das Angebot gestimmt hatten, damals mit den Worten: „Es gibt Banken, die offensichtlich nichts verstanden haben“, beschimpft »[121]. Deux ans plus tard, lorsque l’Union européenne a fait geler les comptes du clan Kadhafi en raison de la guerre civile en Libye, « musste der gleiche Luc Frieden einräumen, dass die libysche Zentralbank und die LIA auf zwei Konten fast eine Milliarde Euro in Luxemburg deponiert hatten. »[122]
››› Katar / Qatar
Logement
Une idée phare de Luc Frieden pour résoudre la crise du logement est celle des allègements fiscaux pour les multipropriétaires immobiliers et les investisseurs : « Ech mengen dat ee virun allem och muss kucke bei de Plus-Valuen, bei den Immobilien, wann eppes verkaf gëtt […] dat een […] kuckt dat do ee manner héich Steiersätz ufält, dat Leit déi bestoend Grundstücker déi se hunn oder Terrain déi se hunn oder wann se Haiser hunn déi se net brauchen, dat déi op de Marché kommen [….]. Dat mir déi déi investéieren a Wunnengen, déi se da verlounen, dat do de Steiersaz vun der TVA erëm vu 17 op 3 Prozent erof gesat gëtt » [123]. Or, non seulement cela nous ramènerait à l’époque où la politique fiscale alimentait la crise du logement et les inégalités sociales, mais en matière de TVA, la proposition de Frieden est tout simplement irréalisable (voir TVA).
Par le passé, les allègements fiscaux accordés aux investisseurs immobiliers ont renforcé la demande, une conséquence de la politique menée par Luc Frieden. Cette demande dopée par la fiscalité a enclenché une spirale des prix, où chaque nouvelle augmentation de la valeur incitait à son tour les investisseurs à acheter davantage de biens immobiliers (et ceci à des conditions fiscales avantageuses). Les investisseurs ont été les grands gagnants de cette politique, tandis que de nombreuses familles ont vu leur rêve de devenir propriétaires s’envoler. Dans une interview qu’il donna au Lëtzebuerger Land, l’expert fiscal Keith O’Donnell, partenaire du cabinet de conseil fiscal ATOZ, a parfaitement résumé la situation telle qu’elle se présentait sous Frieden : « Si j’achète un appartement d’une valeur de 750.000 euros pour le louer, le gouvernement va me donner des “subsides” fiscaux en tant que bailleur qu’on chiffre à plus de 110.000 euros. En revanche, si on veut acheter le même appartement et l’habiter, l’État n’en donne que 70.000. C’est une concurrence déloyale. »[124] La promesse de Luc Frieden en matière de politique du logement est de retourner en arrière.
››› Steuern / Impôts
››› TVA
LuxLeaks
Dans une interview accordée au magazine Forum en 2013, c’est-à-dire moins d’un an avant que n’éclate le scandale des LuxLeaks, Luc Frieden déclara : « Tax ruling ist weder etwas Unmoralisches, noch etwas Untransparentes. Es handelt sich um eine individuelle Entscheidung der Steuerverwaltung. Unternehmen wissen so, wie die Steuergesetzgebung auf sie angewandt werden wird. Das schafft Rechtssicherheit und Vorhersehbarkeit. Mir scheint dieses System wichtig für die wirtschaftliche Entwicklung von multinationalen Gesellschaften. Für dieses Instrument brauchen wir uns also nicht zu schämen. Im Gegenteil, ich will es sogar noch transparenter gestalten. Tax rulings sind sehr wichtig für die Betriebe und damit auch für Luxemburg. »[125]
L’opinion publique mondiale voyait les choses un peu différemment. En 2014, les LuxLeaks ont frappé notre pays de plein fouet. L’affaire LuxLeaks portait sur les années 2008 à 2010, précisément ces années où Luc Frieden était Ministre des Finances. Les accords fiscaux confidentiels divulgués offraient à 343 groupes internationaux de 82 pays la possibilité de réaliser des « modèles d’évitement fiscal agressifs » au détriment des pays voisins. Leurs impôts pouvaient ainsi être réduits à moins d’un pour cent. L’indignation fut grande dans les pays voisins. Des questions politiques et morales ont soudainement été discutées en 2014, une dimension que Luc Frieden ne parvient toujours pas à comprendre.
« Eng vun de Kontroversen, déi an dem Luc Frieden seng Amtszäit falen, sinn d’ëmstridde Steierrulings, déi duerch d’Luxleaks-Affär bekannt goufen. An do weist sech och, datt de Luc Frieden sech wéineg verännert huet. De Luc Frieden ass nach ëmmer iwwerzeegt, dass déi Praxis och lo am Réckbléck richteg war », déclara le journaliste Christophe Bumb récemment[126].
Mindestlohn / Salaire minimum
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden revendiquait une discussion sur le salaire minimum : « Ces débats sur les salaires minima en Europe doivent aussi être menés. Est-ce que ces salaires sont nécessaires pour vivre ? Oui. Est-ce que ces salaires permettent de créer des emplois pour les jeunes non qualifiés pour l’avenir ? Est-ce que ces salaires sont appropriés pour attirer vers le Luxembourg de nouvelles industries ? Ce sont là les questions que nous devons nous poser. Et peut-être alors les réponses seront différentes. »[127]
Quelques jours plus tard dans une interview avec Le Quotidien, Luc Frieden, fut interpellé par rapport à cette déclaration : « Le salaire social minimum est décidément trop élevé au Luxembourg, selon vous, mais vous n’êtes pas le seul à le dire. Ce propos choque les salariés concernés, qui n’arrivent pas à faire face au coût de la vie au Grand-Duché. En avez-vous conscience? ». Luc Frieden éludait la question, mais n’a en rien invalidé sa position sur le salaire minimum : « J’ai posé la question, je n’ai pas donné de réponse. […] Je crois qu’il ne faut pas se focaliser sur le salaire social minimum, mais qu’il faut voir plus généralement le niveau des salaires et l’augmentation constante des salaires relevée au Luxembourg. Au cours des dix dernières années, les salaires ont augmenté de plus de 40%, ce qui est plus que chez un certain nombre de nos concurrents commerciaux. Notamment vis-à-vis de l’Allemagne. »[128]
Dans son livre « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », Luc Frieden réitère à nouveau son point de vue critique sur le salaire minimum. « Flächendeckende Mindestlohnregelungen, die derzeit auf dem Vormarsch sind, mögen jenen zugutekommen, die bereits in der Berufswelt angekommen sind, während sie für die Arbeitssuchende eine Hürde sind, überhaupt auf dem Arbeitsmarkt Fuß zu fassen. Vor allem Geringqualifizierten droht, in die Arbeitslosigkeit zurückversetzt oder gar nicht erst eingestellt zu werden, wenn Unternehmen nicht in der Lage sind, ihnen einen Lohn zu zahlen, der sich mit ihrer Produktivität, also dem, was sie in der Lage zu produzieren sind, deckt. »[129]
››› Arbeitsrecht / Droit du travail
››› Gewerkschaften / Syndicats
››› Soziales / Social
Nationalität / Nationalité
La loi du 23 octobre 2008[130] élaborée par le Ministre de la Justice Luc Frieden, notamment l’article 29 de cette loi, a conduit à une réforme de la loi sur les nationalités dans le sens d’une ré-éthnicisation. En effet, grâce à cette loi, il est devenu plus facile pour les personnes vivant à l’étranger d’acquérir la nationalité luxembourgeoise , sous condition qu’ils soient apparentées par le sang à un Luxembourgeois émigré il y a plus d’un siècle, mais sans qu’ils puissent parler un mot de luxembourgeois, que pour les résidents étrangers au Luxembourg, qui comprennent notre langue, sans pour autant la maîtriser parfaitement.
L’historien Denis Scuto écrivait avec justesse : « Des personnes vivant en Amérique du Nord ou du Sud ou dans les pays voisins du Luxembourg et ayant des liens de sang lointains, liés aux émigrations du 19e siècle, ont donc pu, contrairement aux résidents étrangers au Luxembourg, « recouvrer » – le terme lui-même est douteux puisque la très grande majorité des bénéficiaires de cette mesure n’a jamais possédé la nationalité luxembourgeoise – sans passer d’épreuve de langue et, comme la plupart d’entre eux vivent à l’étranger, sans clause de résidence. En octobre 2023, ils pourront voter par correspondance aux élections législatives luxembourgeoises. […] C’est justement cette mesure à arrière-pensée ethnique, non seulement au Luxembourg mais aussi dans d’autres pays européens, qui, à l’heure de la mondialisation et des grandes inégalités entre les continents et donc d’inégalités de valeur d’un passeport, dans le cas p. ex. des milliers de descendants de Luxembourgeois au Brésil, appartenant d’ailleurs au Brésil aux classes moyennes et supérieures, a ouvert la porte à une seconde nationalité opportuniste, dite stratégique, une « Premium Citizenship ». Cette nationalité ne conduit dans la plupart des cas pas à la migration vers le Luxembourg, mais elle permet plus de liberté de voyager grâce à un passeport de l’Union européenne, une assurance pour l’avenir, pour les enfants. La nationalité comme un bien de luxe privé qui peut être converti, le cas échéant, en avantages dans le monde globalisé. »[131]
››› Justiz / Justice
Neoliberalismus / Néolibéralisme
Les passages dans « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent » où Luc Frieden se présente comme un adepte inconditionnel du néolibéralisme sont légion. Par exemple : « Mit Privatisierung und Wettbewerb in ausgewählten Märkten können neue, produktivere Unternehmen in Märkte eintreten. Sie verdrängen unproduktivere Konkurrenten oder veranlassen sie dazu, modernere Technologien zu verwenden, um weiter bestehen zu können. Schaffen wir Bedingungen für statistisches dynamisches Wachstum, produzieren Unternehmen mehr. Ihre Nachfrage nach Arbeit steigt, die Arbeitslosenzahlen sinken, Vollbeschäftigung kann folgen und Löhne steigen. Breite Teile der Bevölkerung können am höheren Wachstum partizipieren. »[132].
Un autre trait typiquement néolibéral que l’on retrouve chez Frieden est son scepticisme et sa mise en garde contre toute forme de « redistribution des richesses ». Or, à une époque où l’injustice sociale s’accroît et où le fossé entre « riches et pauvres » se creuse de plus en plus, une telle posture dogmatique est tout sauf utile : « Debatten über die Umverteilung von Vermögen sind jedoch wenig gewinnbringend. Stattdessen bedarf es konstruktiver Ideen, wie man breite Teile der Bevölkerung an der Kapitalproduktivität teilhaben lassen kann – damit [auch im aktuellen Umfeld] wirtschaftliche Teilhabe nicht nur über den Arbeitsmarkt, sondern auch über private Vorsorge und Kapitalmärkte möglich ist. »[133]
Luc Frieden se montre également extrêmement réservé et réticent en matière de l’imposition du capital : « Die Besteuerung von Kapitalstock und Kapitaleinkünften [erlebt] in diesen Tagen eine politische Renaissance – obwohl die Nebenwirkungen sehr schädlich sein können. Denn oft wird übersehen, dass gerade Kapital sehr mobil ist, also sehr leicht in anderen Anlageformen oder Regionen angelegt werden kann. […] Zwar hat sich mittlerweile auch in der Politik die Ansicht durchgesetzt, dass man betriebliche Einkommen und Vermögen von einer intensiveren Besteuerung ausnehmen müsse. […] Anstatt Unternehmensvermögen und Gewinne höher zu besteuern, sollte stattdessen etwa die Möglichkeit von gezielten Sonderabschreibungsmöglichkeiten für Unternehmen ins Auge gefasst werden, um kurzfristig deren Kapitalstock zu stärken und das Investitionsumfeld zu bessern. »[134]
Pour Luc Frieden, la seule chose qui compte est d’accroître l’attractivité économique du Luxembourg dans le sens néolibéral le plus pur qui soit : « Il y a une urgence à rendre le Luxembourg encore plus business friendly, parce que ce dont les entreprises ont besoin c’est […] qu’ils aient une fiscalité qui soit attractive et qui ne tue pas l’investissement. »[135].
En 2015, dans son cocon des avocats d’affaires, chez Arendt & Medernach, Luc Frieden livra le fond de sa pensée : « D’après le Luxemburger Wort, Luc Frieden y aurait ” rappelé qu’il ne fallait jamais oublier de dissocier la perception du grand public de celle de la communauté d’affaires “. Selon l’ancien ministre, ” le premier ensemble importe moins que le second. “ »[136]
« C’est une définition succincte de l’axiome post-démocratique »[137], a conclu le journaliste Bernard Thomas, ce à quoi il ne reste rien à ajouter.
››› Austerität / Austérité
››› Laffer-Kurve / Courbe de Laffer
››› Politik / Politique
››› Staatsschulden / Dettes publiques
››› Steuern / Impôts
››› Trickle Down Economics
Nepotismus / Népotisme
Le népotisme de Luc Frieden, c’est-à-dire sa tendance à favoriser ses amis lors de la répartition de postes, a été fortement critiqué, jusque dans les médias internationaux. Ainsi, Sarah Khabirpour, alors Première conseillère de Gouvernement et Chef de cabinet de Luc Frieden, fut nommée Présidente du conseil d’administration de la CSSF par le Ministre des Finances Luc Frieden, alors qu’elle siégait en parallèle aux conseils d’administration de la BIL et de la Bourse de Luxembourg, deux institutions que la CSSF est censée superviser. Ce fait a déclenché une série d’articles dans la presse financière internationale – entre autres dans le vénérable Financial Times[138] – sur la mauvaise Governance de la place financière : une publicité négative qui a objectivement nui à l’économie du pays.
La proximité de Frieden avec la famille régnante du Qatar et le rôle opaque de ses amis Albert Wildgen et François Pauly dans le dossier Cargolux renforcent cette impression de manque de transparence et de favoritisme de la part du Spëtzekandidat du CSV.
››› Cargolux
››› Katar / Qatar
Odile Mpo-Luana
En décembre 1999, une jeune femme d’orgine congolaise, Odile Mpo-Luana, fut arrêtée dans le quartier de la gare. Son seul délit : ses papiers n’étaient pas en règle. Elle fut transférée à la la prison de Schrassig en attente d’une expulsion vers la Belgique. « Odile Mpo Luana n’a pas pu accepter ce traitement qui, non seulement, la mettait sur un pied d’égalité avec des criminels de tout ordre, mais qui réduisait à néant ses espoirs de pouvoir construire une vie pour elle et sa fille. Elle s’est suicidée dans sa cellule à Schrassig“, a rapporté l’hebdomadaire Woxx[139].
La réaction de Luc Frieden au suicide d’Odile Mpo-Luana en prison fut glaçante : il la jugea seule responsable de sa situation pour cause de trouble à l’ordre public.
Le journaliste Marc Gerges écrivit à ce sujet dans le Lëtzebuerger Land : « Le message pernicieusement véhiculé est affligeant et indigne, surtout d’un ministre. Vous ne considériez point la personne humaine qu’était Odile Mpo-Luana, mais mettiez en avant tous les torts – du point de vue légal, mais aussi selon l’entendement moral hypocrite de la « majorité silencieuse » – qu’elle avait commis. Pas de quoi s’offusquer donc de la mort d’Odile Mpo-Luana, car elle symbolise implicitement, selon vous, ce que d’aucuns considèrent comme la lie de la société. […] Il s’agit de la mort d’une mère, laissant orpheline une fille de douze ans ; d’une mère qui était entrée en contact avec sa famille depuis la prison où elle a été amenée après avoir été interpellée », et conclut « Monsieur le ministre Luc Frieden, le populisme est porteur, vous le savez mieux que nul autre. Mais s’il y avait un brin d’humanisme dans cette société, elle vous contraindrait à démissionner. Il en est de même pour votre famille politique, qui porte le « C » dans son sigle, pour symboliser son attachement à l’humanisme de la doctrine chrétienne. (Mais peut-être n’avez-vous choisi ce parti là que pour des raisons de carrière, sans vous préoccuper d’une quelconque morale.)“[140]
››› Asylpolitik / Politique en matière d‘asile
››› Flidja Ahmed Messaoud
››› Justiz / Justice
››› Operation Milano / Opération Milano
››› Salmi Taoufik Kalifi
Operation Milano / Opération Milano
Le 24 novembre 1999, l’opération dite « Milano » fut déclenchée sous la responsabilité du Ministre de la Justice, Luc Frieden. Dès 8 heures du matin, 36 personnes – dont 21 mineurs – ont été conduits au cinquième étage de l’hôtel Ibis. Les mineurs ont parfois été emmenés directement des écoles, comme Elvedin Medjedovic qui, paniqué, a pris la fuite en voyant les forces de l’ordre arriver[141]. Sous la surveillance de 13 policiers au total, les réfugiés kosovars ont attendu leur expulsion vers l’Italie. « Tout contact avec le monde extérieur leur était interdit – selon quelle convention ? -, seuls un médecin, les traducteurs et deux avocats avaient le droit de les voir dans une chambre supplémentaire au quatrième étage »[142], a écrit la journaliste Josée Hansen. Dès 18 heures, des manifestations eurent lieu devant l’hôtel Ibis et de nombreux acteurs de la société civile se sont solidarisés avec les personnes concernées. L’Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés note à propos des événements de cette journée : « Les images de la police traînant une vieille femme dans les escaliers de secours de l’hôtel Ibis deviendront emblématiques »[143].
Le rapport de police sur l’ « Opération Milan » indiquait clairement qui était à l’origine de l’opération : « Im Lauf der Einsatzbesprechung hat der Herr Justizminister [Luc Frieden] Berichterstatter persönlich angerufen und klar mitgeteilt, dass […] die Mission durchzuführen sei »[144].
Dans l’éditorial du Luxemburger Wort, Marc Glesener écrivait deux jours après l’ « Opération Milano » : «Es ist einem modernen Rechtsstaat im Herzen Europas ganz einfach unwürdig, Menschen die nach aufreibender Flucht endlich wieder Mut gefasst und in ihrem Leben neuen Sinn gefunden haben, auf derart brutale Weise mit dem eigenen Flüchtlingsschicksal zu konfrontieren. Was kann ein Kind, das seit einem Jahr in Luxemburg zur Schule geht, Freunde gefunden hat und allmählich wieder Lust am Leben verspürt, dafür, dass seine Eltern zufällig über Italien geflüchtet sind? Allein diese Frage hätten sich die Verantwortlichen im Justizministerium stellen müssen, bevor sie die mit militärischer Präzision organisierte Abschiebeaktion in die Wege leiteten. […] Offenbar schlägt aber in verschiedenen Amtsstuben ein kaltes Herz. »[145]
Le 26 novembre 1999, en réaction à ces expulsions, une manifestation eut lieu sur la place Clairefontaine. A l’heure de midi, le Premier Ministre Jean-Claude Juncker reçut une délégation des manifestants, le Ministre de la Justice Luc Frieden, lui, s’est fait excuser[146].
Dans les jours qui ont suivi, de nombreux Luxembourgeois se sont indignés de la façon dont les réfugiés kosovars ont été traités. La page des lettres à la rédaction du Luxemburger Wort du 27 novembre 1999 est éloquente. Outre une lettre ouverte signée par de nombreux professeurs de lycée et une autre de l’ASBL Cultures et Tolérances, la réaction d’une survivante de la Seconde Guerre Mondiale fut particulièrement accusatrice : « Les événements qui se sont déroulés au Grand-Duché ce mercredi 24 novembre m’ont fait revivre des moments très pénibles d’il y a 57 ans: moi aussi je fus un matin, peu après 6 heures sur le trajet vers l’école, séparée de force de mes camarades de classe pour être déportée 2 heures plus tard. En ce temps-là c’étaient les méthodes utilisées par les SS. Jusqu’à présent j’étais d’avis qu’au Luxembourg les autorités seraient capables de résoudre des problèmes avec un brin d’humanité… »[147]. Un autre témoin de la Seconde Guerre mondiale écrivait dans sa lettre à la rédaction : « Ech hunn onheemlech Angscht, mir sinn am Gaang, an d’Zäite vum Nazismus zeréck ze verfalen. […] D’Nazie sinn ganz genee esou mat de Leit ëmgaang, ech hunn dat als ganz jonkt Meedchen erlieft an hat gehofft, dass ech ni méi esou eppes erliewe géif. Wou bleiwen hei d’Mënscherechter, déi Lëtzebuerg ënnerschriwwen huet? […] »[148].
Début décembre 1999, le Comité de demandeurs d’asile bosniaques de l’Ex-Yougoslavie au Luxembourg écrivait dans une lettre ouverte à propos de cette « Opération Milano » : « Nous rappelons que nous avons fui nos pays à cause de violations des Droits de l’Homme. Nos enfants qui ont à peine retrouvé le sourire, la paix et surtout, beaucoup d’amour pour l’école, ressentent de nouveau l’angoisse devant les personnes en uniformes comme les policiers. La question du bien-fondé de cette décision se pose. Cette expulsion était-elle inévitable ? »[149].
››› Asylpolitik / Politique en matière d’asile
››› Flidja Ahmed Messaoud
››› Justiz / Justice
››› Odile Mpo-Luana
››› Salmi Taoufik Kalifi
Parlament / Parlement
Suite aux élections anticipées d’octobre 2013, Luc Frieden s’est retrouvé sur le banc de l’opposition. Dans un entretien sur RTL, Luc Frieden révèle : « Ich konnte mich in dieser Rolle nicht richtig finden. […] Man muss mit einer neuen Situation [Opposition] klarkommen. Sicherlich wäre die Chamber auch interessant gewesen. Auch hätte ich als Anwalt neben meinem Abgeordnetenmandat arbeiten können. Doch nach reiflicher Überlegung habe ich eine neue Herausforderung gefunden »[150].
En juillet 2014, Luc Frieden annonça qu’il quittait le Parlement, en expliquant que le rôle de député de l’opposition correspondait moins à ses traits de caractère[151]. Après s’être défait de ses responsabilités politiques, Frieden faisait des allers-retours entre Londres et Francfort en tant que conseiller stratégique de la Deutsche Bank. « Es gibt keinen Interessenskonflikt », souligna Frieden, « Ich finde es äußerst wichtig, dass es einen Austausch zwischen Politik und Unternehmen gibt. Aber, man darf keine vertraulichen Informationen mitnehmen. »[152]
Confronté à sa démission de 2014 alors qu’il tente aujourd’hui son retour en politique, Luc Frieden avance un storytelling différent : « Mein Ziel ist es, die CSV zusammen mit einem starken Team zurück in die Regierungsverantwortung zu bringen. Sollte das nicht gelingen und ich ins Parlament gewählt werden, werde ich mein Mandat als Abgeordneter annehmen und bis zum Ende der Legislaturperiode ausüben. Dass ich das 2013 nicht gemacht habe, hatte nichts damit zu tun, dass ich das Parlament nicht interessant finde, aber ich wollte frischen Wind tanken und eine neue Seite in meinem Leben aufschlagen. »[153]
››› Deutsche Bank AG
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Politik / Politique
Dans « Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », Luc Frieden énonce son credo politique: ce n’est pas tant la justice sociale à laquelle la politique doit s’atteler, mais elle doit se limiter à fixer le cadre afin que « mit einer gezielten Verbesserung der gesamtwirtschaftlichen Rahmenbedingungen Wachstumshemmnisse zu beseitigen, Kooperationsmöglichkeiten auszubauen und Perspektiven der finanziellen Teilhabe und Absicherung zu verbessern »[154].
En 2015, dans son cocon des avocats d’affaires, chez Arendt & Medernach, Luc Frieden livra le fond de sa pensée politique : « D’après le Luxemburger Wort, Luc Frieden y aurait ” rappelé qu’il ne fallait jamais oublier de dissocier la perception du grand public de celle de la communauté d’affaires “. Selon l’ancien ministre, ” le premier ensemble importe moins que le second. “ »[155]
« C’est une définition succincte de l’axiome post-démocratique »[156], a conclu le journaliste Bernard Thomas, ce à quoi il ne reste rien à ajouter.
››› Europa 5.0.
››› Neoliberalismus / Néolibéralisme
Renten / Retraites
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden, revendiqua : « Il faut aussi à court terme modifier un certain nombre de domaines de la Sécurité sociale. En premier lieu desquelles, les retraites. »[157]
Dans « Europa 5.0: Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent » Luc Frieden constata : « Ältere Arbeitnehmer sollten eine finanzielle lohnende Perspektive erhalten, auch nach Erreichen des gesetzlichen Rentenalters beruflich tätig zu sein »[158]. Frieden ne veut pas non plus exclure un relèvement de l’âge de la retraite, en s’inspirant d’autres pays de l’Union européenne, qui « haben […] bereits wichtige Reformschritte unternommen, insbesondere mit der Anhebung des Renteneintrittsalters oder der Koppelung der Rentenhöhe an einen Demografiefaktor. »[159]
››› Arbeitszeit / Temps de travail
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Salmi Taoufik Kalifi
Un cas particulièrement révoltant d’expulsion de demandeurs d’asile est celui dont Salmi Taoufik Kalifi a été l’objet.
Après une vaste opération policière initiée par les services secrets luxembourgeois le 31 mars 2003, avec des perquisitions dans les milieux musulmans du Luxembourg, Salmi Taoufik Kalifi, qui possède la double nationalité tunisienne-bosniaque, a été arrêté et accusé d’appartenir à un réseau terroriste islamiste, mais sans que pour autant des preuves aient été présentées pour étayer ces soupçons.
Le 3 avril 2003, Salmi Taoufik Kalifi est expulsé vers la Tunisie.
Dans son avis détaillé de décembre 2003, la Commission des droits de l’homme (CCHR), présidée par Nic Klecker, critiquait vivement tant l’action de la police que l’expulsion elle-même. On y apprenait quels effets terribles cette expulsion a eus sur la famille : « L’épouse et les enfants de M. Taoufik Kalifi faisaient aussi l’objet d’un éloignement du territoire. Sa femme, enceinte au moment des faits, et extrêmement choquée par les événements dont elle et sa famille furent les protagonistes, n’aurait pu mener à terme sa grossesse; elle aurait fait une fausse couche.“[160]
Or, les craintes de la CCDH se confirmeront malheureusement. À son arrivée à l’aéroport de Tunis, Salmi Taoufik Kalifi est arrêté et pris en détention par la police tunisienne. En prison, Salmi Taoufik est maintenu à l’isolement, soumis à des tortures mettant sa vie en danger et finalement, en 2006, condamné à six ans de prison par un tribunal militaire.
En expulsant Kalifi en Tunisie, l’avocat et Ministre de la Justice Luc Frieden avait tout bonnement ignoré le fait que la Cour européenne des droits de l’homme a établi dans sa jurisprudence constante qu’un État est responsable s’il expulse une personne vers un pays où il existe des raisons sérieuses et avérées de croire qu’elle risque d’être soumise à des traitements inhumains et dégradants.
Un aspect tragique de cette affaire est que l’extradition n’aurait pas dû se faire vers la Tunisie, elle aurait aussi été possible vers la Bosnie : « Il est important à noter que M. Taoufik Kalifi possédait aussi la nationalité bosniaque et qu’un éloignement vers un autre pays était alors possible. Le Président de la Commission a interrogé Monsieur le Ministre de la Justice [Luc Frieden] à ce propos. Jusqu’à ce jour, la Commission n’a reçu aucune assurance de sa part » [161]. Luc Frieden ne se souciait manifestement pas des pratiques de torture bien connues en Tunisie, lesquelles Salmi Taoufik Kalifi aussi a finalement dû subir.
››› Asylpolitik / Politique en matière d‘asile
››› Flidja Ahmed Messaoud
››› Justiz / Justice
››› Odile Mpo-Luana
››› Operation Milano / Opération Milano
Staatsschulden / Dettes publiques
Luc Frieden est fondamentalement critique à l’égard de la dette nationale et veut la réduire : « Un petit pays devrait plutôt viser les vingt ou vingt-cinq pour cent. »[162] Mais comment il veut réduire la dette tout en baissant en parallèle les impôts « fir jiddereen »[163], est un mystère sur lequel Frieden refuse de s’étaler.
Luc Frieden aime aussi se présenter en homme politique consciencieux, en dénonçant des déficits nationaux qu’il juge trop élevés. Un autoportrait que Romain Hilgert a démonté récemment dans le Lëtzebuerger Land : « Als Luc Frieden am 30. Januar 1998 Haushaltsminister wurde, betrug die Schuld des Zentralstaats 692 Millionen Euro. Als er am 4. Dezember 2013 sein Ministeramt aufgab, lag sie bei 9.543 Millionen. Gemessen am Bruttoinlandsprodukt stieg sie von 4,07 auf 20,9 Prozent. Unter Luc Friedens Verantwortung wuchs die Schuld des Zentralstaats um 1.379 Prozent »[164].
Il n’est pas clair non plus si Luc Frieden souhaite toujours inscrire un frein aux dépenses dans la Constitution.[165]
››› Austerität / Austérité
Steuern / Impôts
Luc Frieden propose un allègement fiscal pour tous, en déclarant qu’il faut que „d’Steiere fir jiddereen erofginn“[166]. Luc Frieden n’a pas pu expliquer à la Radio 100,7 comment cet allègement fiscal général serait financé, se contentant de dire : „D’Steiere ginn net erop gesat, well mir gären hätten, dat mat manner Steiere méi Consommatioun a méi Invest entsteet. An dat ass méiglech. Ech ginn iech e Beispill wann d’Leit méi Suen disponibel hunn, da renovéieren se villäicht hiert Haus fir et energiefrëndlech ze gestalten, dovunner profitéiert d’Handwierk an d’Maschinn dréint also. Oder wa mir de Betriber hier Steieren erofsetzen […] da ginn déi Betriber méi effikass, méi profitabel, bezuelen also Steieren. Eise Modell besteet also drop dat mat manner Steiere méi Aktivitéit entsteet […] an domat kommen dann erëm méi Steieren eran“[167].
Face à la Radio 100,7, Luc Frieden déclare aussi : « Mir mengen och dat endlech eppes muss geschéie bei den Allengerzéier an de Witwen déi Haut no 3 Joer, déi eng déi gescheet ginn, déi aner déi Wittfra oder Wittmann ginn, no 3 Joer aus der Steierklass 2 an d‘1A falen, dat wëlle mir op 6 Joer étendéieren »[168]. Ce qui fait remarquer Peter Feist dans le Lëtzebuerger Land : « In Wirklichkeit fallen Geschiedene nach drei Jahren nicht in die Steuerklasse 1A, sondern in die Klasse 1. Weil das schon galt, als Frieden Finanzminister war, sollte er das eigentlich wissen »[169].
››› LuxLeaks
››› Staatsschulden / Dettes publiques
››› Trickle Down Economics
››› TVA
››› Vermögenssteuer / Impôt sur la fortune
Soziales / Social
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden, revendique : « Nous ne pouvons plus continuer avec le niveau de transferts sociaux que nous avons »[170]. Quelques jours plus tard, dans un interview avec Le Quotidien, Luc Frieden répète ce point de vue: « Nous ne pouvons plus continuer avec le haut niveau de transferts sociaux que nous avons. Nous sommes face à un déficit des finances publiques et la politique qui consistait à tout donner à tout le monde doit être ciblée davantage sur ceux qui en ont le plus besoin. »[171]
Luc Frieden a réitéré sa critique de la politique sociale dans son livre « Europe 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », en écrivant : « Steigende Sozialabgaben drücken auf die Löhne und bedrohen so den individuellen und gesellschaftlichen Wohlstand »[172].
Aujourd’hui, c’est la politique du « tout gratuit »[173] qui le dérange. Il ne précise toutefois pas quelles prestations sociales il souhaite supprimer. Luc Frieden se prononce aussi contre un impôt sur les successions et contre la réintroduction d’un impôt sur la fortune. Lorsqu’on lui fait remarquer que cela pourrait réduire le fossé entre riches et pauvres, Frieden répond succinctement : « Die Erbschaftssteuer ist die falsche Antwort auf dieses Problem »[174]. Mais la question de la solution que Luc Frieden envisage d’apporter reste sans réponse.
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››› Gratispolitik / Politique du tout gratuit
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Témoignage anonyme
Le 20 mai 2003, le Ministre de la Justice, Luc Frieden, a déposé le projet de loi n°5156. Ce projet de loi avait pour titre officiel : « Projet de loi renforçant le droit des victimes d’infractions pénales et améliorant la protection des témoins ». Dans son rapport, l’Ordre des Avocats souligna combien ce titre porte à confusion, car s’il prétend renforcer les droits des victimes d’actes criminels, il contient, en réalité, des dispositions : « „[…] qui sont de nature à remettre en cause certains des droits fondamentaux les plus élémentaires »[175] – une pratique qui n’était malheureusement pas un cas isolé sous le Ministre de la Justice Luc Frieden[176].
L’opposition à ce projet de loi surgit rapidement[177]. Dans son rapport sur le projet de loi, l’Ordre des avocats nota : « La mesure du témoignage anonyme envisagée aurait des conséquences graves car entraînant une modification fondamentale de notre système juridique, défiant les deux derniers siècles de l’histoire de notre droit et heurtant la philosophie de notre approche d’un procès »[178], et souligna que « la procédure pénale luxembourgeoise, telle qu’elle est en vigueur depuis 1929, a toujours été considérée comme étant particulièrement respectueuse des droits de la défense. Ses caractéristiques sont le principe de l’égalité des armes, le principe du contradictoire, le principe du procès équitable et le principe du respect des droits de la défense. Le texte proposé est de nature à entraver chacun de ces quatre principes »[179]. En conséquence, l’Ordre des avocats rejeta catégoriquement l’introduction du « témoignage anonyme » [180].
Les tribunaux partagèrent également ces appréciations dans leur avis sur le projet de loi de Frieden et soulignent le danger d’une telle introduction pour l’État de droit : « Le recours aux témoins anonymes […] est un danger pour l’État de droit qu’on ne saurait sous-estimer, alors qu’il ouvre la porte à la délation généralisée. Désormais quiconque pourra demander à la justice de témoigner de façon anonyme en prétextant qu’il craint des représailles, la justice devra alors s’efforcer de faire le tri entre ce qui sera vrai et ce qui relèvera seulement d’un individu jaloux ou malveillant. Confronté aux témoins anonymes, de quelles garanties peut bénéficier le prévenu? Peut-il être sûr que ce n’est pas une vieille connaissance qui assouvit une vengeance? Ou tout simplement un délinquant qui répète tout ce que les enquêteurs lui ont suggéré de déclarer dans l’espoir d’obtenir les bonnes grâces de la police? »[181].
Le 8 septembre 2004, Luc Frieden retira sa proposition, tout en annonçant à ses critiques qu’elle : « reviendrait dans une loi à part »[182]. Fort heureusement, Frieden n’a pas (encore?) mis cette menace à exécution.
››› Justiz / Justice
››› Lex Greenpeace
Trickle Down Economics
Luc Frieden souhaite un allègement fiscal pour tous, en déclarant qu’il faut que „d’Steiere fir jiddereen erofginn“[183]. Luc Frieden a également déclaré à Paperjam qu’il croyait (sic) dur comme du fer à la théorie selon laquelle moins d’impôts conduiraient à plus d’activité : « Je crois vraiment que notamment les mesures fiscales pour encourager le logement, mais aussi la rénovation énergétique des immeubles existants vont favoriser l’émergence de nouvelles activités dont profiteront notamment l’artisanat et tout le tissu économique du pays. »[184]
Ainsi Luc Frieden reste l’un des derniers adeptes de la théorie du Trickle-down et continue de penser qu’une croissance économique induite par le libre marché peut à elle seule conduire à une plus grande égalité et une plus grande inclusion sociale dans le monde.
En 2013, le pape François se prononça dans sa lettre apostolique sur la théorie du Trickle-down : « Dans ce contexte, certains défendent encore les théories de la “rechute favorable”, qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n’a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant. En même temps, les exclus continuent à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté, tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilités nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon. » [185]
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››› Laffer-Kurve / Courbe de Laffer
››› Staatsschulden / Dettes publiques
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Tripartite
Dans son discours fondateur à la Journée de l’ingénieur, le 4 février 2012, Luc Frieden partagea sans ambages son opinion sur le mécanisme de la Tripartite : « Je dirais que, dans le domaine économique et social, la tripartite n’est pas le modèle sur lequel l’avenir peut être construit. »[186]
Quelques jours plus tard dans une interview avec Le Quotidien, Luc Frieden réitéra sa critique : « Je pense que la tripartite est un instrument parmi d’autres. Les dernières tripartites ont démontré que quand les défis sont énormes, il faut prendre un certain nombre de mesures qui ne sont peut-être pas très populaires. J’estime qu’il faut parler aux partenaires sociaux, mais qu’il faut repenser un peu un modèle qui a fait ses preuves lors des crises de la sidérurgie. Il n’est pas nécessairement le modèle de l’avenir. »[187]
Dans « Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent », Luc Frieden salue l’Agenda 2010 du chancelier allemand Schröder comme un processus de réforme réussi. Il semble particulièrement fasciné par ce « Konsens ohne Sozialpartner ». Ainsi, Luc Frieden salue le fait que « die Agenda 2010 von der damaligen Bundesregierung ohne weiteren Diskurs verabschiedet »[188]. Or, les discussions et les échanges entre les partenaires sociaux et toutes autres parties prenantes sont un élément vital d’un ordre libre et démocratique, quoi qu’en pense Luc Frieden.
››› Gewerkschaften / Syndicats
TVA
Une idée phare de Luc Frieden pour résoudre la crise du logement est celle des allègements fiscaux pour les multipropriétaires immobiliers et les investisseurs : « Ech mengen dat ee virun allem och muss kucke bei de Plus-Valuen, bei den Immobilien, wann eppes verkaf gëtt […] dat een […] kuckt dat do ee manner héich Steiersätz ufält, dat Leit déi bestoend Grundstücker déi se hunn oder Terrain déi se hunn oder wann se Haiser hunn déi se net brauchen, dat déi op de Marché kommen [….]. Dat mir déi déi investéieren a Wunnengen, déi se da verlounen, dat do de Steiersaz vun der TVA erëm vu 17 op 3 Prozent erof gesat gëtt » [189].
Or, non seulement cela nous ramènerait à l’époque où la politique fiscale alimentait la crise du logement et les inégalités sociales, mais en matière de TVA, la proposition de Frieden est tout simplement irréalisable. Ainsi, le Directeur de l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA a dû expliquer publiquement à Luc Frieden qu’un tel ajustement de la TVA n’était pas possible en vertu du droit européen[190]. « Vun där Direktiv wosst de Luc Frieden näischt. Do kann hie sech elo dréinen a kéiere wéi e wëll, der blo-rout-grénger Regierung politesch Feeler virwerfen, fir ofzelenken. Dat ännert näischt un der Tatsaach, datt den CSV-Spëtzekandidat déi Entwécklung verpasst hat. Datt hien ausgerechent an enger Steierfro net um leschte Stand war, dat hannerléisst natierlech e puer Schréipsen am Lack vum Ex-Budgets- a Finanzminister, dee beim Public gäre mat senger Fachkompetenz Punkte sammelt – a surtout och selwer dru gleeft. […] Wéi wäit, kann ee sech och froen, ass et mat der Finanz- a Wirtschaftskompetenz vun engem Kandidat hier, dee versprécht, d’Steiere fir jiddereen erofzesetzen? An, datt déi Mesure esou vill Croissance géing generéieren, datt doduerch nees méi wéi genuch Steiere erakommen? Hat an der Chambre de Commerce da keen dem President erkläert, datt esou Steierkaddoen an enger Ekonomie, déi sou vill importéiert wéi Lëtzebuerg, zum groussen Deel iwwert d’Grenz verschwannen, datt hei kaum en Impakt op de PIB bleift? Mat esou Gaffe weist de Luc Frieden ee fir allemol, datt hien als Minister och just esou kompetent ass, wéi seng Beamten. An där huet hien zanter 2013 bekanntlech keng méi. »[191], commentait Michèle Sinner la bourde de Frieden.
››› Logement
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Übernahme Mittal – Arcelor / Rachat d‘Arcelor
En 2005, le Ministre de la Justice, Luc Frieden, s’obstinait à ne pas prendre au sérieux les rumeurs persistantes qui disaient que la société Mittal s’apprêtait à faire une offre hostile sur Arcelor, numéro un mondial de l’acier, héritier d’Arbed, et l’un des plus grands employeurs au Luxembourg. Ces risques étaient bien réels, aussi dû au fait qu’Arcelor avait de larges réserves de trésorerie et que le free-float de son actionnariat était très élevé.
Fidèle à sa politique d’autruche néolibérale, Luc Frieden décida ne pas préparer un texte législatif, mettant en avant la sacro-sainte « flexibilité » de la législation luxembourgeoise. Au cours de l’offre d’achat hostile, le Ministre de la Justice Luc Frieden, ancien associé de l’étude Bonn Schmitt, c’est-à-dire l’étude qui elle-même représentait la société Mittal et qui mentionnait fièrement sur son site web alors que l’OPA de Mittal était en cours : « Minister of Justice on leave, M. Luc Frieden », se voit finalement contraint de transposer la directive OPA de l’Union européenne, empêchant ainsi Arcelor de se donner les moyens de se défendre contre l’OPA hostile. Des licenciements massifs sur les sites luxembourgeois à partir de 2011 en furent les conséquences.
Vermögenssteuer / Impôt sur la fortune
Aujourd’hui, Luc Frieden est particulièrement préoccupé par la « Gratis-Politik für alle »[192]. Il ne précise toutefois pas quelles prestations sociales il souhaite supprimer. Luc Frieden se prononce également contre la réintroduction d’un impôt sur la fortune.
Si Luc Frieden lui-même reste partisan de l’archaïque courbe de Laffer, il ne se prive pas pour autant de contester en quelques lignes Thomas Piketty, l’économiste qui jouit d’une réputation mondiale et qui défend une réintroduction à grande échelle de l’impôt sur la fortune : « In dem viel beachteten Werk Das Kapital im 21. Jahrhundert leitet der französische Ökonom Thomas Piketty [aus der zunehmenden Vermögenskonzentration] […] ab, eine progressive Vermögenssteuer einzuführen. Dabei lässt er unberücksichtigt, dass es quasi unmöglich ist, eine solche Steuer sauber und effizient zu erheben. Dafür müssten zunächst alle Vermögensgegenstände erfasst werden, was schon schwierig genug wäre. Zum anderen müssten die Werte der Vermögensgegenstände festgestellt und regelmäßig angepasst werden. Der administrative Aufwand dafür würde einen Großteil der Steuereinnahmen aufzehren. Somit dürfte der Wohlstandsgewinn zu gering sein, als dass er die Kosten rechtfertigen würde. Mehr noch: Eine Vermögenssteuer würde letztlich auch den Aufbau von privatem Vermögen behindern […]. Schauen wir also lieber pragmatisch auf alternative Optionen, die die breite Bevölkerung dabei unterstützen, selbst eigenes Vermögen langfristig aufzubauen und zu vermehren. »[193]
Frieden ne s’intéresse ni aux statistiques impressionnantes présentées par Piketty ni au large débat que celui-ci a déclenché à travers la sphère de la science de l’économie. Comme à son habitude, Luc Frieden ne fait confiance qu’à sa seule intuition néolibérale.
››› Laffer-Kurve / Courbe de Laffer
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Wort
„ Journalisten dürfen schreiben, was sie wollen, aber nur im Rahmen, der vom Verwaltungsrat festgelegt wurde “; Luc Frieden, Président du Conseil d’administration du Luxemburger Wort
Le 27 janvier 2016, Luc Frieden devient Président du Conseil d’Administration de Saint-Paul Luxembourg S.A., l’éditeur du Luxemburger Wort. Au début de son mandat, le nouveau président du Conseil d’administration assurait dans une interview parue au Luxemburger Wort : « […] die Aufgabe des Präsidenten des Verwaltungsrats ist nicht mit der des Chefredakteurs zu verwechseln »[194], une position qu’il confirme dans une interview sur RTL, en affirmant que : « ee Conseil d’administration sech net em den Inhalt vun enger Zeitung bekëmmert »[195] et « den Inhalt vun der Zeitung an dat wësst dir als Journalist dat ass d’Aufgab vun de Journalisten ënnert der Responsabilitéit vum Chefredakter an dat ass bei RTL iwweregens net anescht ewéi bei deenen anere Medien, de Verwaltungsrot këmmert sech net em de Contenu »[196].
L’un des premiers actes du président Frieden fut une augmentation substantielle de la rémunération des membres du Conseil d’administration. Le magazine en ligne Reporter.lu note : « Im Jahresbericht 2016 wird später vermerkt, dass die finanzielle Entschädigung der sechs Mitglieder des Gremiums von 37.812,50 auf 160.000 Euro angestiegen sei. Das Sitzungsgeld, das den Mitgliedern ausgezahlt wird, hat sich unter Frieden also mehr als vervierfacht. »[197]
Mais, contrairement à ce qu’il déclarait publiquement, Luc Frieden se mêle aussi du contenu rédactionnel du Luxemburger Wort, ne cachant pas son ambition de restructurer le journal en fonction de ses propres convictions politiques. «Er mischte sich in die redaktionelle Linie der Zeitung ein, beschwerte sich über einzelne Beiträge und sondierte auch schon mal bei Wirtschafts- und Politikredakteuren, wie sie reagieren würden, wenn er wieder ein politisches Mandat bekleiden wollte oder einen neuen Aktionär brächte. »[198] Pour Luc Frieden, Président du Conseil d’administration, l’indépendance de la rédaction vis-à-vis du Conseil d’administration et des actionnaires – un atout journalistique précieux dans toute maison d’édition – n’a pas de raison d’être, ou pour reprendre les mots de Luc Frieden : « Journalisten dürfen schreiben, was sie wollen, aber nur im Rahmen, der vom Verwaltungsrat festgelegt wurde »[199].
Dès juin 2016, Luc Frieden a tenté d’influencer la ligne rédactionnelle du journal. Lors d’une réunion interne avec des journalistes du Wort en juin 2016, Luc Frieden a présenté son agenda politique de manière « ziemlich unmissverständlich[…] . Er höre immer wieder, dass sich Leser eine „klarere politische und inhaltliche Linie“ der Zeitung wünschten […]. Ganz frei heraus fragte Frieden die Anwesenden, was sie dem Aktionär noch anzubieten hätten. Und schließlich: Ob es für die Journalisten denn problematisch wäre, wenn er parallel zu seinem Amt als Verwaltungsratspräsident politische Ambitionen verfolgen würde. Konkret war vom Posten des Luxemburger EU-Kommissars die Rede. »[200] Mais Frieden ne tentait se pas seulement de peser sur le contenu rédactionnel, mais il « bot sich […] der Redaktion […] immer wieder auch selbst als möglicher Experte und Interviewpartner bei Themen wie der internationalen Steuerpolitik oder dem „Brexit“ an, um so seine persönliche Agenda voranzutreiben. »[201]
Le matin du 21 septembre 2017, la rédaction fut informée par le directeur Paul Peckels du licenciement du rédacteur en chef du Luxemburger Wort, Jean-Lou Siweck. Luc Frieden «selbst erklärte, dass Chefredakteur Jean-Lou Siweck entlassen sei, weil er aus dem Luxemburger Wort eine „Jedermannszeitung“ gemacht habe, mit der sich das Bistum und der Verwaltungsrat nicht mehr identifizieren könnten »[202], pour raconter ensuite l’histoire d’un pendule qui aurait viré trop à gauche, et qu’il faudrait maintenant faire revenir à droite, „aber wir müssen es in Mitte-Rechts stoppen“[203]. Pol Schock, l’un des journalistes présents, a alors demandé : « Wenn ich Sie richtig verstanden habe, sollten wir unsere Artikel künftig besser noch einmal nach dem Schreiben kontrollieren, ob sie auch Mitte-Rechts genug sind? »[204]. Selon l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land, Luc Frieden n’était pas amused, « da er immer noch genauso schnell die Contenance verlor wie zu seiner Zeit als junger Minister, berichten Augenzeugen der Szene »[205].
Suite à cette réunion, « [drückten] die durch den autoritären Auftritt Luc Friedens und seine persönlichen Vorwürfe gegen verschiedene Redakteure verstörten Journalisten […] in einer rasch noch etwas abgeschwächten und von zwei Dritteln der Redaktion unterzeichneten Erklärung ihr Bedauern und ihr Unverständnis aus und beteuerten, dass ihre Arbeit keinesfalls gegen die redaktionelle Linie verstoßen habe. »[206]
Quatre jours plus tard, Luc Frieden avait fait son choix d’un nouveau rédacteur en chef, en la personne « den ebenfalls in Contern wohnenden ehemaligen Télécran-Chefredakteur und Internet-Verantwortlichen Roland Arens »[207].
Zukunft / Avenir
Luc Frieden n’est pas seulement un homme politique avec, pour moi, un passé parfois effrayant, mais surtout quelqu’un qui propage les idées du passé. Un de ces hommes politiques qui restent coincés dans des catégories et des idées d’un temps qui est révolu depuis bien longtemps.
Contrairement à Luc Frieden, pour moi, la politique signifie défendre l’intérêt de la collectivité et le bien commun, véhiculer des idées et des valeurs fondamentales sans dériver dans l’idéologie dogmatique, représenter les intérêts de la société, avec une attention particulière pour les jeunes générations, étant donné que c’est nous qui serons affectés dans la durée par les décisions d’aujourd’hui.
Dans les années à venir, des changements profonds s’imposeront, non seulement au niveau sociétal, mais aussi au sein du personnel politique. Les défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société – la crise climatique, la crise du logement, l’écart grandissant entre riches et pauvres, pour ne citer que ceux-là – nécessitent une politique à la fois durable et innovante, une politique qui s’articule autour de l’idée centrale de la justice sociale. Ou, pour le dire avec Albert Einstein : «We cannot solve our problems with the same level of thinking that created them.»
Ce serait un désastre si Luc Frieden jouait un rôle déterminant dans la conception de notre avenir.
[1] cf. Roy Grotz, Annick Goerens : Hoffnung, dass den neie Wirtschaftsminister d’Land positiv iwwerrascht, RTL Backgound am Gespréich vum 25. Januar 2020. https://www.rtl.lu/radio/background/a/1460995.html .
[2] cf. Caroline Mart: Sonndesinterview mam Luc Frieden – „Den C steet net fir Relioun, den C steet fir ons Grondwäerter!“, RTL, 13 août 2023, Video 48 Sec. https://www.rtl.lu/news/national/a/2102745.html
[3] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0 : Ein Geschäftsmodell für unseren Kontinent, Campus, 2016, p. 84.
[4] Ibid., p. 99 et s.
[5] cf. Radio Background : Luc Frieden, 25 juin 2016, 27 Min. 35 Sec.
[6] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 100.
[7] cf. Bernard Thomas: Honoris Causa, d’Lëtzebuegrer Land, 17 janvier 2020. www.land.lu/page/article/290/336290/FRE/index.html
[8] Vgl. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[9] Vgl. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 69.
[10] cf. Vgl. Josée Hansen : Le non-refoulement comme principe suprême, d’Lëtzebuerger Land, 23 août 2001. https://www.land.lu/page/article/292/2292/DEU/index.html
[11] cf. Josée Hansen : Only the fittest, d’Lëtzebuerger Land, 9 août 2001. https://www.land.lu/page/article/284/2284/DEU/index.html
[12] Ibid.
[13] cf. Josée Hansen : Le non-refoulement comme principe suprême, op.cit.
[14] cf. Stefan Kunzmann : Abschiebungen : Wenn’s bei Frieden einmal klingelt, Woxx, 15 novembre 2002. https://www.woxx.lu/66/
[15] Ibid.
[16] Ibid.
[17] cf. Commission consultative des Droits de l’Homme du Grand-Duché de Luxembourg : Avis sur les perquisitions du 31 mars 2003 et leurs conséquences, S. 4 und 6. https://ccdh.public.lu/dam-assets/avis/2003/avis20030331.pdf
[18] Ibid., p. 4 et 5.
[19] Ibid., p. 10.
[20] Ibid., p. 2.
[21] cf. Amnesty International : Préoccupation en Europe et en Asie Centrale Janvier-juin 2003, Luxembourg Annexe n° 2.
[22] cf. Ordnungskräfte in der Kritik, Luxemburger Wort, 31 octobre 2003, cité dans Commission consultative des Droits de l’Homme du Grand-Duché de Luxembourg : Avis sur les perquisitions du 31 mars 2003 et leurs coonséquences, op.cit. p. 7.
[23] cf. Lydia Linna: Luc Frieden appelle à davantage d’ambition pour la Place, Paperjam, 8. Juni 2023. https://paperjam.lu/article/lucfrieden-appelle-a-davantage .
[24] Vgl François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19. Juni 2023. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[25] http://www.wort.lu/de/view/sparmassnahmenpaket-nicht-vom-regierungsrat-beschlossen-4f61da93e4b0860580ab17d8
[26] cf. Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung: „Luxemburg knickt ein – Deutsche Steuersünder sind nicht mehr sicher“, 7 avril 2013. http://www.seiten.faz-archiv.de/fas/20130407/sd2f201304073843750.html
[27] cf. Michèle Sinner: Soziale und wirtschaftliche Krisenoperation, d’Lëtzebuerger Land, 20 juin 2014. https://www.land.lu/page/article/406/7406/DEU/index.html
[28] Vgl. Michèle Sinner: E puer Schréipsen am Lack, RTL, 17. Juli 2023. www.rtl.lu/news/commentaire/a/2086755.html
[29] cf. Christoph Bumb und Laurent Schmit : Vom Politiker zum Lobbyisten – Die Wandlung des Luc Frieden, reporter.lu, 26 février 2019. https://www.reporter.lu/die-wandlung-des-luc-frieden/
[30] Ibid.
[31] Vgl. Radio – Background : Luc Frieden, 25. Juni 2016, 22 Min. 45 Sek.
[32] Vgl. Radio – Background : Luc Frieden, 25. Juni 2016, 24 Min. 05 Sek.
[33] Vgl. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4. Februar 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[34] Vgl. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., S. 80.
[35] Ibid., S. 85.
[36] cf. CSSF : Sanction administrative du 16 mars 2020, Communiqué de presse du 10 août 2020. https://www.cssf.lu/wp-content/uploads/S_25_B_Banque_Internationale_à_Luxembourg_S.A._160320.pdf
[37] cf. BIL: Luc Frieden quitte la présidence du Conseil d’administration de la BIL, Communiqué de presse du 16 mars 2023. https://www.bil.com/fr/groupe-bil/pressroom/news/Pages/Luc-Frieden-quitte-la-presidence-du-Conseil-d-administration-de-la-BIL.aspx
[38] cf. Lucien Montebrusco : Friedens schlaflose Nächte, Tageblatt, 12 juin 2013. https://www.tageblatt.lu/nachrichten/luxemburg/friedens-schlaflose-nachte-27309528/
[39] „Et deet mir mënschlech leed, dës Décisioun mussen ze huelen, besonnesch well déi zwee Leit an deene Joeren, wou ech hire politesche Chef war, eng gutt Aarbecht gemaach hunn. Mä dëse Bréif vum 24. Januar vum Procureur Biever huet mir keen anere Choix gelooss, fir d’Autoritéit an d’Vertrauen an d’Police ze halen.“ Vgl. Luc Frieden: Déclaration de Luc Frieden relative au rapport de l’Inspection générale de la police, 29. Januar 2008. https://gouvernement.lu/fr/actualites/toutes_actualites/articles/2008/01-janvier/30-frieden.html
[40] Vgl. Froum : Chronik eines politischen Scheiterns, Forum n° 331, S. 8. https://forum.lu/wp-content/uploads/2018/05/Chronik-eines-politischen-scheiterns-1.pdf
[41] Ibid., p. 14.
[42] Ibid., p. 14 et s..
[43] cf. L’essentiel: Frieden fühlt sich „in seiner Ehre verletzt“, 11 juin 2013.
[44] Chambre des mises, 24 janvier 1972, Pasicrisie 22, p. 110.
[45] cf. Ministère de la Justice / Service information et presse : Luc Frieden au sujet de l’affaire Roemen-Wolter-Enregistrement, 25 septembre 2000.
[46] cf. Forum : Chronik eines politischen Scheiterns, op.cit. p. 11.
[47] Ibid., p. 13.
[48] Ibid., p. 11.
[49] Ibid., p. 13.
[50] Ibid, p. 15.
[51] cf. Ministère des finances : Luc Frieden au sujet des accusations à son encontre et concernant son rôle dans l’enquête sur l’affaire dite du poseur de bombes (“Affär Bommeleeër”), 11 juin 2013. https://mfin.gouvernement.lu/en/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Binterviews%2B2013%2B06-juin%2B11-frieden-tv.html
[52] cf. Romain Hilgert: Kompetenz in Krisenzeiten, d’Lëtzebuerger Land, 7 avril 2023. https://www.land.lu/page/article/305/340305/FRE/index.html
[53] cf. RTL Radio Background: Luc Frieden, 25 juin 2016, 0 Min. 17 Sek.. https://www.rtl.lu/video/3065375
[54] cf. RTL Radio Background: Luc Frieden, 25 juin 2016, 16 Min. 24 Sek..
[55] cf. Luc Caregari : Retour de Frieden : Frieden 2.0, Woxx, 7 janvier 2016. https://www.woxx.lu/retour-de-frieden-frieden-2-0/
[56] cf. Romain Hilgert : Köhlerjunge Luc, d’Lëtzebuerger Land, 28 avril 2023. https://www.land.lu/page/article/366/340366/FRE/index.html
[57] cf. Avis du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg, Doc. parl. N° 5156/1, 12 février 2004, p. 1. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/098/442/049471.pdf
[58] cf. Christoph Bumb und Laurent Schmit : Vom Politiker zum Lobbyisten, op.cit.
[59] cf. Spiegel : Ex-Finanzminister Luxemburgs heuert bei Deutscher Bank an, 10. juillet 2014. https://www.spiegel.de/wirtschaft/unternehmen/deutsche-bank-und-frieden-ex-finanzminister-luxemburgs-wird-berater-a-980419.html
[60] cf. Christoph Bumb und Laurent Schmit : Vom Politiker zum Lobbyisten, op.cit.
[61] Luc Frieden dans le Luxemburger Wort du 15 septembre 2014.
[62] „Die Finanzaufsicht Bafin wirft Leithner zwar nicht vor, an den Manipulationen beteiligt gewesen zu sein, bemängelt aber die interne Aufarbeitung des Skandals.“ cf. Andreas Kröner: Das will Ex-Deutsche-Bank-Manager Stephan Leithner bei der Deutschen Börse, Handelsblatt, 1er juillet 2018. https://www.handelsblatt.com/finanzen/banken-versicherungen/banken/neuer-vorstand-das-will-ex-deutsche-bank-manager-stephan-leithner-bei-der-deutschen-boerse-/22751424.html
cf Michael Braun: Der Libor-Skandal und die Deutsche Bank, Deutschlandfunk, 28 novembre 2012. https://www.deutschlandfunk.de/der-libor-skandal-und-die-deutsche-bank-100.html
[63] cf. Markus Frühauf: Nach Geldwäscheaffäre Deutsche-Bank-Vorstand Leithner geht, Frankfurter Allgemeine, 15 octobre 2015. https://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/unternehmen/deutsche-bank-trennt-sich-von-vorstand-stephan-leithner-13859391.html
[64] cf. RTL Radio Background: Luc Frieden, 25 juin 2016, 20 Min. 49 Sek.. https://www.rtl.lu/video/3065375
[65] cf. Luc Caregari : Retour de Frieden : Frieden 2.0, Woxx, 7 janvier 2016. https://www.woxx.lu/retour-de-frieden-frieden-2-0/
[66] Résumé du livre: cf. Michèle Sinner: TTIP und private Renten, d’Lëtzebuerger Land, 8 janvier 2016. https://www.land.lu/page/article/816/8816/FRE/index.html
[67] cfl. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 17.
[68] Ibid., p. 68.
[69] cf. RTL Radio Background: Luc Frieden, 25 juin 2016, 25 Min. 02 Sek. https://www.rtl.lu/video/3065375
[70] cf. Josée Hansen : Procès contre le Collectif Findel – Mais pour qui vous prenez-vous ?, d’Lëtzbebuerger Land, 10 janvier 2002. https://www.land.lu/page/article/303/2303/DEU/index.html
[71] Ibid.
[72] Ibid.
[73] cf. Germain Kerschen : Collectif Findel: Pas de libertés en zone rouge, Woxx, 5 octobre 2001. https://www.woxx.lu/311/
[74] Ibid.
[75] Ibid.
[76] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 35.
[77] Ibid., p. 53.
[78] Ibid., p.121.
[79] cf. Télécran: „Wir brauchen eine starke Mittelschicht“ – CSV-Spitzenkandidat im Interview, Nr. 32/2023.
[80] Ibid.
[81] cf. Télécran : „Über Nacht weißgewaschen“ Luc Frieden au sujet de la liste grise de l’OECD, 7 avril 2009. https://gouvernement.lu/fr/actualites/toutes_actualites/interviews/2009/04-avril/08-frieden-telecran.html
[82] cf. François Bremer : Bankgeheimnis – Wurde Luxemburg platt gewalzt ?, Forum N° 286, p. 10 à 11. https://www.forum.lu/wp-content/uploads/2015/11/6574_286_Bremer.pdf
[83] Ibid.
[84] Ibid.
[85] cf. Michèle Sinner: E puer Schréipsen am Lack, op. cit.
[86] cf. Bernard Thomas : Looking for Frieden, d’Lëtzebuerger Land, 18 janvier 2019. https://www.land.lu/page/article/056/335056/FRE/index.html
[87] cf. Rick Mertens : Riicht eraus – Michel Wurth, Radio 100,7, 20 janvier 2019, 40 Min. 20 Sek. https://www.100komma7.lu/article/aktualiteit/letzebuerg-besser-prepareiert-wei-frankraich
[88] cf. Pol Schock : Luc Frieden und die Grauzone – Weshalb sich das Patronat mit Michel Wurths Nachfolge schwertut, Tageblatt, 19 février 2019. https://www.tageblatt.lu/headlines/die-welt-nach-wurth-abschied-des-uel-chefs-stellt-arbeitgeber-vor-grosse-herausforderungen/
[89] cf. Bernard Thomas: Honoris Causa, op. cit.
[90] Réponse écrite de Monsieur Luc Frieden, Ministre de la Justice, à la question parlementaire n° 957 du 5 février 2001.
[91] cf. OGBL : Der OGBL nimmt das Austeritätsprogramm unter die Lupe. http://www.ogbl.lu/wp-content/uploads/2011/12/prog_austerite_DE.pdf
[92] cf. Forum : Chronik eines politischen Scheiterns, op.cit., p. 10.
[93] cf. Télécran : „Wichtig ist die Zukunft des Landes“ – Luc Frieden au sujet des discussions tripartites et des propositions du gouvernement visant à réduire le déficit des finances publiques, 11 mai 2010. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Binterviews%2B2010%2B05-mai%2B12-frieden.html
[94] cf. Luxemburger Wort : Luc Frieden: Besser jetzt schon eine Index-Entscheidung, 15 mars 2012. https://www.wort.lu/luxemburg/luc-frieden-besser-jetzt-schon-eine-index-entscheidung/560536.html
[95] cf. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[96] cf. Luxemburger Wort : Luc Frieden : Gratis-Politik für alle ist nicht finanzierbar, 24 mars 2023. https://www.wort.lu/politik/luc-frieden-gratis-politik-fuer-alle-ist-nicht-finanzierbar/1390382.html
[97] cf. Robert Schneider : So wird der Tripartite-Abschluss gesehen, Tageblatt, 22 septembre 2022. https://www.tageblatt.lu/headlines/so-wird-der-tripartite-abschluss-gesehen/
[98] cf. Luxemburger Wort : Luc Frieden an der Spitze von IWF und Weltbank, 12 octobre 2012. https://www.wort.lu/wirtschaft/luc-frieden-an-der-spitze-von-iwf-und-weltbank/630171.html
[99] „LW: Herr Minister, Sie stehen jetzt an der Spitze von Währungsfonds und Weltbank. Was bedeutet diese Ernennung für Sie? – Luc Frieden: […] Die Wahl ist eine Anerkennung für die Rolle, die Luxemburg in der internationalen Staatengemeinschaft einnimmt. Das ist ähnlich wie die Präsidentschaft der UNO-Vollversammlung, die Gaston Thorn in den 70er Jahren übernahm.” cf. Pierre Leyers: Luc Frieden: „Eine Ehre für Luxemburg“, Luxemburger Wort, 15 octobre 2012. https://www.wort.lu/luxemburg/luc-frieden-eine-ehre-fuer-luxemburg/630719.html
[100] cf. Romain Hilgert : Köhlerjunge Luc, d’Lëtzebuerger Land, 28 avril 2023. https://www.land.lu/page/article/366/340366/FRE/index.html
[101] cf. D’Lëtzebuerger Land : Der gefährlichste Minister, 20 août 2004. https://viewer.eluxemburgensia.lu/ark:70795/qdn7j7/pages/4/articles/DTL147
[102] cf. Romain Hilgert : Köhlerjunge Luc, op. cit. https://www.land.lu/page/article/366/340366/FRE/index.html
[103] cf. Michèle Sinner: Ex-Finanzminister Luc Frieden (CSV): Rück- und Ausblick – Soziale und wirtschaftliche Krisenoperation, d’Lëtzebuerger Land, 20 juin 2014. https://www.land.lu/page/article/406/7406/DEU/index.html
[104] cf. Romain Hilgert: Kompetenz in Krisenzeiten, d’Lëtzebuerger Land, 7 avril 2023. https://www.land.lu/page/article/305/340305/FRE/index.html
[105] cf. RTL Radio Background: Luc Frieden, 25 juin 2016, 29 Min. 47 Sek. https://www.rtl.lu/video/3065375
[106] cf. Pia Oppel, Riicht eraus : Luc Frieden, 2 octobre 2021, 29 Min. 52 Sek.
[107] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 241.
[108] Ibid., p. 241.
[109] Ibid. p. 157.
[110] Ibid. p. 243.
[111] Ibid. p. 244.
[112] cf. Herrington, Gaya. 2021. Update to limits to growth: Comparing the world3 model with empirical data; Journal of Industrial Ecology, 2021, p. 614– 626 https://advisory.kpmg.us/content/dam/advisory/en/pdfs/2021/yale-publication.pdf?
[113] cf. Santer, B.D., Bonfils, C.J.W., Fu, Q. et al.: Celebrating the anniversary of three key events in climate change science, Nature Climate Change 9, 180–182 (2019). https://www.nature.com/articles/s41558-019-0424-x
[114] cf. YaleEnvironment360: The Fastest-Warming Continent, Europe Has Already Heated by More Than 2 Degrees C, 20 juin 2023. https://e360.yale.edu/digest/europe-fastest-warming-continent-climate-change
[115] cf. François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[116] cf. Maurice Molitor: Luc Frieden: “Mat manner Steieren entsteet méi Aktivitéit”, 100,7, 20 juin 2023, 3 Min 42. https://www.100komma7.lu/article/aktualiteit/invite-vum-dag-luc-frieden
[117] cf. Claus Hulverscheidt : Die Legende der Laffer-Kurve, Süddeutsche Zeitung, 13 février 2017. https://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/wie-steuern-wirken-die-legende-der-laffer-kurve-1.3376623
[118] cf. Martin Lanz : Die unheimliche Karriere der Laffer-Kurve, Neue Züricher Zeitung, 21 juin2019. https://www.nzz.ch/wirtschaft/trump-und-die-laffer-kurve-die-theorie-versagt-ld.1490511?reduced=true
[119] cf. Robert Shrimsley : The five M’s threatening Liz Truss’s economic reset, Financial Times, 12 octobre 2022. https://www.ft.com/content/0162a4ca-a7ea-4c04-90a9-c1beb192be0f
[120] cf. Avis du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg, Doc. parl. N° 5156/1, 12 février 2004, p. 1. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/098/442/049471.pdf
[121] cf Michèle Sinner : Von Abu Dhabi bis Papua Neuguinea, d’Lëtzebuerger Land, 24 octobre 2014. https://www.land.lu/page/article/689/7689/FRE/index.html
[122] Ibid.
[123] cf. François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023, 2 Min. 47 Sek.. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[124] cf. Pierre Sorlut : À un point d’inflexion, d’Lëtzebuerger Land, 3 janvier 2020. https://www.land.lu/page/article/245/336245/FRE/index.html
[125] cf. Bernard Thomas, Laurent Schmit : Alternativlos, Forum n° 328, p. 28, Interview du 20 mars 2013. https://www.forum.lu/wp-content/uploads/2015/11/7611_328_Frieden.pdf
[126] cf. Reporter-Podcast „on the Record“ : D’politesch Ambivalenz vum Luc Frieden, 12 mai 2023. https://www.reporter.lu/podcast-on-the-record-dambivalenz-vum-luc-frieden/
[127] cf. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[128] cf. Le Quotidien : “J’aimerais que nous puissions travailler main dans la main”, Luc Frieden au sujet d’un modèle d’avenir pour le Luxembourg, 13 février 2012.
[129] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 101.
[130] cf. Loi du 23 octobre 2008 sur la nationalité luxembourgeoise. https://data.legilux.public.lu/filestore/eli/etat/leg/loi/2008/10/23/n1/jo/fr/html/eli-etat-leg-loi-2008-10-23-n1-jo-fr-html.html
[131] cf. Denis Scuto: La révolution copernicienne de la nationalité luxembourgeoise – L’impact des lois de 2008 et de 2017 (II), Tageblatt, 7 mai 2023. https://www.tageblatt.lu/headlines/la-revolution-copernicienne-de-la-nationalite-luxembourgeoise-limpact-des-lois-de-2008-et-de-2017-ii/
[132] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 69 et 70.
[133] Ibid., p. 76 et 77.
[134] Ibid., p. 111 et 112.
[135] cf. Thierry Raizer : Paperjam Conversations #6 : Luc Frieden, 13 Octobre 2020, Min 22 Sek 14.
[136] cf. Bernard Thomas: Strange Fruit, d’Lëtzebuerger Land, 8 avril 2016. https://www.land.lu/page/article/050/9050/DEU/index.html
[137] Ibid.
[138] cf. Ellen Kelleher : Luxembourg faces fresh criticism over good governance, Financial Times 22 Septembre 2013. https://www.ft.com/content/20716ee0-209c-11e3-b8c6-00144feab7de
[139] cf. Woxx : Sans-papiers – Prison provisoire reste prison, 29 mars 2002. http://archiv.woxx.lu/0600-0699/630-639/634/634p8N.pdf
[140] cf. Marc Gerges : L’esprit démagogique du ministre de la Justice – Dormez tranquilles, bonnes gens…, d‘Lëtzebuerger Land, 3 février 2000. https://www.land.lu/page/article/051/1051/FRE/index.html
[141] cf. Josée Hansen: Chronique d’une expulsion politique – L’opération Milano commence à 6h30, d‘Lëtzebuerger Land, 9 décembre 1999. https://www.land.lu/page/article/297/2297/FRE/index.html
[142] Ibid.
[143] cf. ASTI : Les années 1990. https://www.asti.ong/les-annees-1990/
[144] cf. Josée Hansen: Chronique d’une expulsion politique, op.cit.
[145] cf. Marc Glesener : Kaltes Herz, Luxemburger Wort, 26 Novembre 1999.
[146] cf. ASTI : Les années 1990, op.cit.
[147] cf. Olga Grégoire-Wirtz : Fréi mueres um 6 do schellt et un der Dier…, Luxemburger Wort, 27. Novembre 1999, p. 27.
[148] cf. T.L.R. : Aarmt Lëtzebuerg, wou gi mer hin ?, Luxemburger Wort 27 novembre 1999, p. 27.
[149] cf. Josée Hansen: Chronique d’une expulsion politique, op.cit.
[150] cf. Eric Rings: „Opposition war nichts für mich“, Tageblatt, 4 octobre 2014. https://www.tageblatt.lu/nachrichten/opposition-war-nichts-fur-mich-22763296/
[151] cf. Christoph Bumb und Laurent Schmit : Vom Politiker zum Lobbyisten, op.cit.
[152] cf. Eric Rings: op. cit.
[153] cf. Luxemburger Wort: „Ich möchte, dass sich etwas bewegt“, 2 février 2023. https://www.wort.lu/politik/ich-moechte-dass-sich-etwas-bewegt/1184582.html
[154] Ibid., p. 68.
[155] cf. Bernard Thomas: Strange Fruit, d’Lëtzebuerger Land, 8 avril 2016. https://www.land.lu/page/article/050/9050/DEU/index.html
[156] Ibid.
[157] cf. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[158] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 105.
[159] Ibid., p. 188.
[160] cf. Commission consultative des Droits de l’Homme du Grand-Duché de Luxembourg : Avis sur les perquisitions du 31 mars 2003 et leurs conséquences, op.cit., p. 6.
[161] Ibid., p. 13.
[162] cf. Bernard Thomas : Qui va payer les mesures anti-inflation ? Deckel drop !, d’Lëtzebuerger Land, 23 septembre 2022. https://www.land.lu/page/article/629/339629/FRE/index.html
[163] cf. François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[164] cf. Romain Hilgert: Kompetenz in Krisenzeiten, d’Lëtzebuerger Land, 7 avril 2023. https://www.land.lu/page/article/305/340305/FRE/index.html
[165] „Alex Bodry erzählte aus der Koalition mit der CSV, dass Luc Frieden die Defizitbremse in die Verfassung schreiben wollte, doch Premier Jean-Claude Juncker sei dagegen gewesen. Ein wenig bedauert Luc Frieden das noch heute und schlug vor, den Schritt bei einer Revision von Verfassungsartikel 99 nachzuholen.“ cf. Romain Hilgert: Ein gewisser Spielraum, d’Lëtzebuerger Land, 11 juillet 2014. https://www.land.lu/page/article/463/7463/FRE/index.html
[166] cf. François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[167] cf. Maurice Molitor: Luc Frieden: “Mat manner Steieren entsteet méi Aktivitéit”, 100,7, 20 juin 2023, 3 Min 42. https://www.100komma7.lu/article/aktualiteit/invite-vum-dag-luc-frieden
[168] Ibid.
[169] cf. Peter Feist: Personalien Luc Frieden, d’Lëtzebuerger Land, 22 juin 2023.
[170] cf. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[171] cf. Le Quotidien : “J’aimerais que nous puissions travailler main dans la main”, Luc Frieden au sujet d’un modèle d’avenir pour le Luxembourg, 13 février 2012.
[172] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 71.
[173] cf. Luxemburger Wort : Luc Frieden : Gratis-Politik für alle ist nicht finanzierbar, 24 mai 2023. https://www.wort.lu/politik/luc-frieden-gratis-politik-fuer-alle-ist-nicht-finanzierbar/1390382.html
[174] Ibid.
[175] cf. Avis du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg, Doc. parl. N° 5156/1, 12 février 2004, p. 1. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/098/442/049471.pdf
[176] „Il échet de noter que l’on a pu observer également ce déguisement, par le biais d’un intitulé „politiquement correct“, à l’occasion du dépôt du projet de loi No 5076 „garantissant l’usage paisible du droit de propriété et la liberté de mouvement et portant introduction d’un nouvel article 442-1 au code pénal“. Se cachait derrière cet intitulé un texte très répressif mettant en cause certaines libertés fondamentales et violant le principe de proportionnalité. […]“
cf. Avis du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg, Doc. parl. N° 5156/1, 12 février 2004, p. 1. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/098/442/049471.pdf
[177] „Faut-il rappeler à ces juristes de bureau, toujours très loin des prétoires, que l’administration ne saurait méconnaître les droits de la défense. […] Introduire l’anonymat dans le domaine du témoignage est un lapsus totalitaire. Ce n’est rien de moins qu’une rechute aux pires époques du Moyen-Âge“. cf. Gaston Vogel : Frieden et le retour à l’inquisition, d’Lëtzebuerger Land, 13 juin 2003. cf. également : „Le témoin anonyme est un instrument facile aux mains de l’accusation. Il suffit de lui poser des réponses […]. Il peut rougir, on ne l’observera pas. Il n’aura pas à s’expliquer“. cf. Gaston Vogel zitiert in d’Lëtzebuerger Land, 21 novembre 2003, p. 4.
[178] cf. Avis du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Luxembourg, 12 février 2004, Doc. parl. N° 5156/1, p. 2. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/098/442/049471.pdf
[179] Ibid., p. 9.
[180] Ibid., p. 10.
[181] cf. Avis de la Justice de Paix de et à Diekirch, 31 mai 2004, Doc. parl. N° 5156/3, p. 25. https://wdocs-pub.chd.lu/docs/exped/027/589/052868.pdf
[182] cf. Anne Heniqui : Supprimer ! Biffer !, d’Lëtzbuerger Land, 20 octobre 2006. https://viewer.eluxemburgensia.lu/ark:70795/rdwg8s/pages/6/articles/DTL297
[183] cf François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[184] cf. Marc Fassone : Luc Frieden (CSV): «La société est en cours de fragmentation», Paperjam, 20 juin 2023. https://paperjam.lu/article/lucfrieden-societe-luxembourge
[185] cf. Apostolisches Schreiben Evangelii Gaudium des Heiligen Vaters Papst Franziskus Point 54. https://www.vatican.va/content/francesco/fr/apost_exhortations/documents/papa-francesco_esortazione-ap_20131124_evangelii-gaudium.html
[186] cf. Ministère des finances: Luc Frieden, Discours à l’occasion de la Journée de l’ingénieur, 4 février 2012. https://mfin.gouvernement.lu/fr/actualites.gouvernement%2Bfr%2Bactualites%2Btoutes_actualites%2Bdiscours%2B2012%2B02-fevrier%2B04-frieden-journee-ingenieur.html
[187] cf. Le Quotidien : “J’aimerais que nous puissions travailler main dans la main”, Luc Frieden au sujet d’un modèle d’avenir pour le Luxembourg, 13 février 2012.
[188] Vgl. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., S.121.
[189] cf. François Aulner : D’CSV wëll, datt “d’Steiere fir jiddereen erofginn”, Invité vun der Redaktioun – Luc Frieden, 19 juin 2023, 2 Min. 47 Sek.. https://www.rtl.lu/radio/invite-vun-der-redaktioun/a/2076586.html
[190] cf. Michèle Sinner: „D’Situatioun ass agefruer“, RTL, 26 juin 2023. https://www.rtl.lu/news/national/a/2078520.html
[191] cf. Michèle Sinner: Soziale und wirtschaftliche Krisenoperation, d’Lëtzebuerger Land, 20 juin 2014. https://www.land.lu/page/article/406/7406/DEU/index.html
[192] cf. Luxemburger Wort : Luc Frieden : Gratis-Politik für alle ist nicht finanzierbar, 24 mars 2023. https://www.wort.lu/politik/luc-frieden-gratis-politik-fuer-alle-ist-nicht-finanzierbar/1390382.html
[193] cf. Luc Frieden et al.: Europa 5.0, op.cit., p. 186 et 187.
[194] cf. Romain Hilgert : Luxemburger Wort – Glaube oder Leben, d’Lëtzebuerger Land, 29 septembre 2017. https://www.land.lu/page/article/419/333419/FRE/index.html
[195] cf. Radio Background : Luc Frieden, 25 juin 2016, 20 Min 28 Sek.
[196] cf. Radio Background : Luc Frieden, 25 juin 2016, 21 Min. 13 Sek.
[197] cf. Christoph Bumb und Laurent Schmit : Vom Politiker zum Lobbyisten, op.cit.
[198] cf. Romain Hilgert : Glaube oder Leben, op.cit. https://www.land.lu/page/article/419/333419/FRE/index.html
[199] cf. Christophe Bumb : Parteien und Presse in Luxemburg – Der politisch-mediale Komplex, reporter.lu, 1er décembre 2017. https://www.reporter.lu/der-politisch-mediale-komplex/
[200] Ibid.
[201] Ibid.
[202] cf. Romain Hilgert : Glaube oder Leben, op.cit.
[203] cf. Josée Hansen : Le Schock des mots, d’Lëtzebuerger Land, 17 novembre 2017. https://www.land.lu/page/article/582/333582/DEU/index.html
[204] Ibid.
[205] Ibid. cf. également Die kalte Rache des Luc Frieden, Tageblatt, 11. Oktober 2017 www.tageblatt.lu/headlines/die-kalte-rache-des-luc-frieden/
[206] cf. Romain Hilgert: Glaube oder Leben, op.cit.
[207] Ibid.